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Kino Digital : Cinéma nordique
1970
Ici, on vous invite à survoler en quelques pages les notules "critiques" présentes sur certains tests dvd de la rubrique "Cinéma nordique" de Kino Digital. Les films — inédits en France — sont classés par années de sortie. Dans une même année, le classement est fait par ordre alphabétique de titres originaux. Vous trouverez essentiellement des films suédois, mais aussi quelques titres norvégiens, danois, islandais et finlandais. Bien sûr, les avis exprimés ici n'engagent que le ouebmestre du site.
 
Norvège - les années 2000
Det største i verden / Rien n'est plus beau (Thomas Robsahm, 2001)
en préparation...
 
Salmer fra kjøkkenet / Kitchen stories (Bent Hamer, 2003)
Dans les années 1950, les chercheurs suédois du "Hemmets Forskningsinstitut" (Institut de recherches domestiques) envoient une équipe d'observateurs chez plusieurs célibataires norvégiens afin d'examiner leurs façons d'utiliser la cuisine et d'optimiser ensuite l'ordonnancement du mobilier qu'on pourrait y mettre. Et c'est ainsi qu'un beau jour, Folke Nilsson frappe à la porte d'Isak Bjørvik. Le premier contact est difficile, puis le cobaye norvégien se laisse approcher. Au bout d'un moment, on finit par se demander "qui observe qui ?"...

Cette histoire bizarre s'inspire d'un fait réel. La reconstitution "année 50" est soignée et, pour peu qu'on veuille bien tenter l'aventure, l'on suit l'expérience d'un oeil intrigué. D'autant plus intrigué que les observateurs ont l'interdiction absolue de parler à leurs hôtes (mais, c'est bien connu : une interdiction, c'est souvent fait pour être transgressé)... Alors, n'y allons pas par quatre chemins : film "chiant" ou pas ? Tout dépendra de votre tolérance au silence et à la lenteur (car, pour tout dire, on est dans une ambiance à la "Commissaire Maigret" version Bruno Cremer). Quoi qu'il en soit, cette double histoire de résistance à un "big brother" de la commercialisation et de naissance d'une d'amitié est une curiosité non dénuée d'intérêt
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Ulvesommer / L'été des loups (Peder Norlund, 2003)
Kim, jeune norvégienne de 12 ans, s'adonne avec passion à l'escalade pendant que sa mère — jeune veuve aisée, belle et complètement dans sa bulle — enchaîne les aventures amoureuses. Un jour d'été, elle décide de partir seule pour aller escalader une falaise que son père (décédé donc) avait lui-même grimpée lorsqu'il avait son âge. Seulement, les choses ne se passent pas comme prévu : elle dévisse, fait une chute de quelques mètres et perd connaissance. Lorsqu'elle revient à elle, elle se traîne jusqu'à une cabane en ruine et reste un moment dans un semi-coma. A son réveil, elle s'aperçoit qu'elle n'est plus seule : une louve et un louveteau — traqués par des bergers — sont là aussi...

Pour peu qu'on n'ait pas totalement perdu son âme d'enfant, on trouvera là d'un divertissement bien sympathique. Au premier abord, on est fortement tenté de voir dans ce film un équivalent norvégien de "Misa mi" (Misa et les loups, du Suédois Linus Torell, 2003). Mais, à y regarder de plus près, on est dans un autre registre. Si Kim et Misa sont chacune orpheline d'un parent, si les hasards de la vie les conduisent l'une et l'autre à aider des loups à échapper aux fusils d'adultes bornés, leurs histoires sont traitées différemment. "Misa mi" est un drame presque intimiste, teinté d'un zeste de "merveilleux". "Ulvesommer", lui, lorgne franchement du côté du film d'aventures. Les situations y sont plus abruptes, les loups plus "sauvages" (les chasseurs aussi), quant à la fin, elle est carrément rocambolesque. Il n'y a donc pas à proprement parler de "redite" !... Pas grand chose d'autre à signaler si ce n'est que, au rayon dépaysement, les paysages de Norvège font merveille, mais sans ostentation particulière.
 
Ikke naken / La couleur du lait (Liam Torun, 2004)
Quelque part dans le sud de la Norvège, Selma — environ 11 ans — n'est pas comme ses copines : elle refuse de s'intéresser aux garçons et aux choses de l'amour. Pour elle, l'amour est la pire des "catastrophes naturelles" (les sempiternels crêpages de chignons entre sa tante et son fiancé en sont bien la preuve) et il ne vaut pas la lecture d'un bon magazine scientifique. Mais c'est sans compter sur le bel Andy : lui non plus ne pense pas qu'à "ça". C'est du moins ce qu'il veut laisser croire...

Ce joli film pour enfants est passé un soir sur ARTE il y a quelques années et puis... plus rien. Sur un plan formel, c'est vraiment très léché : belle utilisation du cinémascope, recours fréquent à la faible profondeur de champ, lumière très télégénique... Le film a presque un côté publicitaire : "Venez en Norvège, il y fait beau, on a des plages de sable blanc !" Telle qu'elle est filmée, la petite ville de Lista (dans le sud, sur la côte, à mi-chemin entre Stavanger et Kristiansand) fait souvent penser à la bourgade d'Amity dans "Les dents de la mer" : soleil, ciel bleu, petites maisons de bois... Sinon, sur le fond, le questionnement existentiel de Selma pourra intéresser ou faire bâiller, c'est selon. Mais, pour un non scandinave, la peinture de cette petite communauté norvégienne apporte son lot de dépaysement. A l'heure où cette fiche a été rédigée, il n'existait que cette édition norvégienne et une hypothétique édition néerlandaise (qui aurait dû sortir en février 2007). Une édition allemande était annoncée. Quant à la France...
 
Kautokeino-opprøret / La rébellion de Kautokeino (Nils Gaup, 2008)
Au début des années 1850, dans la paroisse de Kautokeino (Finnmark norvégien), le marchand suédois Carl Johan Ruth fait de bonnes affaires en alcoolisant les hommes des familles sames des environs, en les endettant et en s'emparant petit à petit de leurs troupeaux de rennes. Chez les femmes, la colère monte. Et puis, un beau jour, le pasteur suédois Lars Laestadius s'en vient visiter la paroisse. Au cours d'un prêche, il exorte ses habitants à refuser l'alcool et à prendre en main leur destin. Il n'en faut pas davantage pour décider Ellen Skum — une jeune femme volontaire qui n'en peut plus de voir son mari dilapider leur bien à force de beuveries — de passer à l'action. Elle va de famille en famille, se met à prêcher la bonne parole, et convainc peu à peu tout le monde de cesser de commercer avec Ruth. Furieux, ce dernier intervient auprès des autorités norvégiennes, se pose en victime de fanatiques religieux et demande qu'un pasteur "de choc" soit envoyé pour rétablir l'ordre. Quand celui-ci débarque, son attitude méprisante et ses méthodes brutales mettent définitivement le feu aux poudres...

Ce film nous invite à un voyage inédit dans le temps et dans l'espace. Il nous fait découvrir des lieux, des gens et des événements dont le commun des mortels ignore tout sous nos latitudes. Rien que pour cela, il vaut largement la peine d'être vu. Côté histoire, on pense d'abord à Zola au pays des rennes. De fait, dans les mésaventure d'Ellen Skum, de Mathis Jacobsen Hætta et de leur beau-frère et frère Aslak, il y a un peu de "L'Assommoir" (pour les méfaits de l'alcool) et de "Germinal" (pour la figure du commerçant véreux), mais, là s'arrête la comparaison. En réalité, on assiste ici — en grinçant des dents — au tableau classique du combat inégal entre culture minoritaire et culture dominante. Sur la forme, c'est un peu plan-plan et enrobé d'une musique "new age ethnique" pas très exaltante, mais les paysages, les décors et les costumes font le gros du boulot. Enfin, quand vient le moment de la catharsis, c'est peu de dire que l'on se régale. Côté distribution, on retrouve ici Anni-Kristiina Jusso, découverte en 2002 dans le très chouette "Kukushka" d'Aleksandr Rogozhkin, et les deux grosses pointures suédoises Mikael Persbrandt et Michael Nyqvist. Incidemment, on signalera que Nils Gaup — le réalisateur — est un descendant direct d'un des rebelles de Kautokeino et que certains critiques lui ont reproché d'avoir un peu trop noirci les personnages non sames (le pasteur "de choc" — notamment — n'aurait pas été aussi détestable qu'on nous le montre dans le film)...
 
Nord (Rune Denstad Langlo, 2009)
De nos jours, dans la région de Trondheim, Jomar Henriksen — 30 ans — est en dépression depuis que Linnea l'a quitté pour aller vivre avec son meilleur ami Lasse. Entre deux visites à la clinique, entre deux prises de médicaments, il se laisse aller à vau-l'eau dans le chalet d'un remonte-pente où il travaille sans la moindre motivation. Et puis, un jour, il reçoit la visite de Lasse. Il apprend que ce dernier vient de quitter Linnea et découvre par la même occasion qu'il est le père d'un garçon de quatre ans. Quelque temps plus tard, alors qu'il vient de mettre accidentellement le feu à son chalet, il décide de plier bagage et d'aller rejoindre son fils, loin dans le nord...

La suite est un road movie, en motoneige, à travers d'immenses paysages recouverts d'un manteau blanc. Il y a les rencontres — Lotte et sa grand-mère, un vieil homme seul, une espèce de ferrailleur, un jeune conducteur d'engin forestier, des militaires en manoeuvre, un vieux Same vivant sous la tente —, le héros qui n'est plus tout à fait le même à chaque fois qu'il s'en va, et l'attente de la destination finale... Le film est plutôt court — 1h15 — et ce n'est pas plus mal. Il faut dire que le personnage principal n'éveille pas forcément la sympathie, que les gens qu'il croise ne sont pas tellement plus folichons (en dehors de Lotte, l'adolescente rigolote vivant avec sa grand-mère dans une maison isolée), et que, tout compte fait, on n'est pas mécontent d'en finir assez vite. Est-ce à dire que le film est mauvais... ou déplaisant ? Pas du tout. En fait, pour peu que l'on soit client de l'humour à froid, du silence et de la solitude, pour peu que l'on soit sensible à la beauté des paysages subarctiques, le voyage en vaut la chandelle et l'on passe un assez bon moment. Incidemment, on signalera que le film a été élagué d'un certain nombre de scènes, dont une nous présentant brièvement la mystérieuse Linnea.
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