Kino
Digital : Cinéma nordique |
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Ici,
on vous invite à survoler en quelques pages les
notules "critiques" présentes sur certains
tests dvd de la rubrique "Cinéma nordique"
de Kino Digital. Les films — inédits en
France — sont classés par années
de sortie. Dans une même année, le classement
est fait par ordre alphabétique de titres originaux.
Vous trouverez essentiellement des films suédois,
mais aussi quelques titres norvégiens, danois,
islandais et finlandais. Bien sûr, les avis exprimés
ici n'engagent que le ouebmestre du site. |
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Norvège
- les années 2000 |
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Det
største i verden / Rien n'est plus beau (Thomas
Robsahm, 2001) |
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en
préparation... |
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Salmer
fra kjøkkenet / Kitchen stories (Bent Hamer,
2003) |
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Dans
les années 1950, les chercheurs suédois
du "Hemmets Forskningsinstitut" (Institut
de recherches domestiques) envoient une équipe
d'observateurs chez plusieurs célibataires norvégiens
afin d'examiner leurs façons d'utiliser la cuisine
et d'optimiser ensuite l'ordonnancement du mobilier
qu'on pourrait y mettre. Et c'est ainsi qu'un beau jour,
Folke Nilsson frappe à la porte d'Isak Bjørvik.
Le premier contact est difficile, puis le cobaye norvégien
se laisse approcher. Au bout d'un moment, on finit par
se demander "qui observe qui ?"...
Cette histoire bizarre s'inspire d'un fait réel.
La reconstitution "année 50" est soignée
et, pour peu qu'on veuille bien tenter l'aventure, l'on
suit l'expérience d'un oeil intrigué.
D'autant plus intrigué que les observateurs ont
l'interdiction absolue de parler à leurs hôtes
(mais, c'est bien connu : une interdiction, c'est souvent
fait pour être transgressé)... Alors, n'y
allons pas par quatre chemins : film "chiant"
ou pas ? Tout dépendra de votre tolérance
au silence et à la lenteur (car, pour tout dire,
on est dans une ambiance à la "Commissaire
Maigret" version Bruno Cremer). Quoi qu'il en soit,
cette double histoire de résistance à
un "big brother" de la commercialisation et
de naissance d'une d'amitié est une curiosité
non dénuée d'intérêt.
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Ulvesommer
/ L'été des loups (Peder Norlund,
2003) |
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Kim,
jeune norvégienne de 12 ans, s'adonne avec passion
à l'escalade pendant que sa mère —
jeune veuve aisée, belle et complètement
dans sa bulle — enchaîne les aventures amoureuses.
Un jour d'été, elle décide de partir
seule pour aller escalader une falaise que son père
(décédé donc) avait lui-même
grimpée lorsqu'il avait son âge. Seulement,
les choses ne se passent pas comme prévu : elle
dévisse, fait une chute de quelques mètres
et perd connaissance. Lorsqu'elle revient à elle,
elle se traîne jusqu'à une cabane en ruine
et reste un moment dans un semi-coma. A son réveil,
elle s'aperçoit qu'elle n'est plus seule : une
louve et un louveteau — traqués par des
bergers — sont là aussi...
Pour peu qu'on n'ait pas totalement perdu son âme
d'enfant, on trouvera là d'un divertissement
bien sympathique. Au premier abord, on est fortement
tenté de voir dans ce film un équivalent
norvégien de "Misa mi" (Misa et les
loups, du Suédois Linus Torell, 2003). Mais,
à y regarder de plus près, on est dans
un autre registre. Si Kim et Misa sont chacune orpheline
d'un parent, si les hasards de la vie les conduisent
l'une et l'autre à aider des loups à échapper
aux fusils d'adultes bornés, leurs histoires
sont traitées différemment. "Misa
mi" est un drame presque intimiste, teinté
d'un zeste de "merveilleux". "Ulvesommer",
lui, lorgne franchement du côté du film
d'aventures. Les situations y sont plus abruptes, les
loups plus "sauvages" (les chasseurs aussi),
quant à la fin, elle est carrément rocambolesque.
Il n'y a donc pas à proprement parler de "redite"
!... Pas grand chose d'autre à signaler si ce
n'est que, au rayon dépaysement, les paysages
de Norvège font merveille, mais sans ostentation
particulière. |
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Ikke
naken / La couleur du lait (Liam Torun, 2004) |
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Quelque
part dans le sud de la Norvège, Selma —
environ 11 ans — n'est pas comme ses copines :
elle refuse de s'intéresser aux garçons
et aux choses de l'amour. Pour elle, l'amour est la
pire des "catastrophes naturelles" (les sempiternels
crêpages de chignons entre sa tante et son fiancé
en sont bien la preuve) et il ne vaut pas la lecture
d'un bon magazine scientifique. Mais c'est sans compter
sur le bel Andy : lui non plus ne pense pas qu'à
"ça". C'est du moins ce qu'il veut
laisser croire...
Ce joli film pour enfants est passé un soir sur
ARTE il y a quelques années et puis... plus rien.
Sur un plan formel, c'est vraiment très léché
: belle utilisation du cinémascope, recours fréquent
à la faible profondeur de champ, lumière
très télégénique... Le film
a presque un côté publicitaire : "Venez
en Norvège, il y fait beau, on a des plages de
sable blanc !" Telle qu'elle est filmée,
la petite ville de Lista (dans le sud, sur la côte,
à mi-chemin entre Stavanger et Kristiansand)
fait souvent penser à la bourgade d'Amity dans
"Les dents de la mer" : soleil, ciel bleu,
petites maisons de bois... Sinon, sur le fond, le questionnement
existentiel de Selma pourra intéresser ou faire
bâiller, c'est selon. Mais, pour un non scandinave,
la peinture de cette petite communauté norvégienne
apporte son lot de dépaysement. A l'heure où
cette fiche a été rédigée,
il n'existait que cette édition norvégienne
et une hypothétique édition néerlandaise
(qui aurait dû sortir en février 2007).
Une édition allemande était annoncée.
Quant à la France... |
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Kautokeino-opprøret
/ La rébellion de Kautokeino (Nils Gaup,
2008) |
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Au
début des années 1850, dans la paroisse
de Kautokeino (Finnmark norvégien), le marchand
suédois Carl Johan Ruth fait de bonnes affaires
en alcoolisant les hommes des familles sames des environs,
en les endettant et en s'emparant petit à petit
de leurs troupeaux de rennes. Chez les femmes, la colère
monte. Et puis, un beau jour, le pasteur suédois
Lars Laestadius s'en vient visiter la paroisse. Au cours
d'un prêche, il exorte ses habitants à
refuser l'alcool et à prendre en main leur destin.
Il n'en faut pas davantage pour décider Ellen
Skum — une jeune femme volontaire qui n'en peut
plus de voir son mari dilapider leur bien à force
de beuveries — de passer à l'action. Elle
va de famille en famille, se met à prêcher
la bonne parole, et convainc peu à peu tout le
monde de cesser de commercer avec Ruth. Furieux, ce
dernier intervient auprès des autorités
norvégiennes, se pose en victime de fanatiques
religieux et demande qu'un pasteur "de choc"
soit envoyé pour rétablir l'ordre. Quand
celui-ci débarque, son attitude méprisante
et ses méthodes brutales mettent définitivement
le feu aux poudres...
Ce film nous invite à un voyage inédit
dans le temps et dans l'espace. Il nous fait découvrir
des lieux, des gens et des événements
dont le commun des mortels ignore tout sous nos latitudes.
Rien que pour cela, il vaut largement la peine d'être
vu. Côté histoire, on pense d'abord à
Zola au pays des rennes. De fait, dans les mésaventure
d'Ellen Skum, de Mathis Jacobsen Hætta et de leur
beau-frère et frère Aslak, il y a un peu
de "L'Assommoir" (pour les méfaits
de l'alcool) et de "Germinal" (pour la figure
du commerçant véreux), mais, là
s'arrête la comparaison. En réalité,
on assiste ici — en grinçant des dents
— au tableau classique du combat inégal
entre culture minoritaire et culture dominante. Sur
la forme, c'est un peu plan-plan et enrobé d'une
musique "new age ethnique" pas très
exaltante, mais les paysages, les décors et les
costumes font le gros du boulot. Enfin, quand vient
le moment de la catharsis, c'est peu de dire que l'on
se régale. Côté distribution, on
retrouve ici Anni-Kristiina Jusso, découverte
en 2002 dans le très chouette "Kukushka"
d'Aleksandr Rogozhkin, et les deux grosses pointures
suédoises Mikael Persbrandt et Michael Nyqvist.
Incidemment, on signalera que Nils Gaup — le réalisateur
— est un descendant direct d'un des rebelles de
Kautokeino et que certains critiques lui ont reproché
d'avoir un peu trop noirci les personnages non sames
(le pasteur "de choc" — notamment —
n'aurait pas été aussi détestable
qu'on nous le montre dans le film)... |
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Nord
(Rune Denstad Langlo, 2009) |
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De
nos jours, dans la région de Trondheim, Jomar
Henriksen — 30 ans — est en dépression
depuis que Linnea l'a quitté pour aller vivre
avec son meilleur ami Lasse. Entre deux visites à
la clinique, entre deux prises de médicaments,
il se laisse aller à vau-l'eau dans le chalet
d'un remonte-pente où il travaille sans la moindre
motivation. Et puis, un jour, il reçoit la visite
de Lasse. Il apprend que ce dernier vient de quitter
Linnea et découvre par la même occasion
qu'il est le père d'un garçon de quatre
ans. Quelque temps plus tard, alors qu'il vient de mettre
accidentellement le feu à son chalet, il décide
de plier bagage et d'aller rejoindre son fils, loin
dans le nord...
La suite est un road movie, en motoneige, à travers
d'immenses paysages recouverts d'un manteau blanc. Il
y a les rencontres — Lotte et sa grand-mère,
un vieil homme seul, une espèce de ferrailleur,
un jeune conducteur d'engin forestier, des militaires
en manoeuvre, un vieux Same vivant sous la tente —,
le héros qui n'est plus tout à fait le
même à chaque fois qu'il s'en va, et l'attente
de la destination finale... Le film est plutôt
court — 1h15 — et ce n'est pas plus mal.
Il faut dire que le personnage principal n'éveille
pas forcément la sympathie, que les gens qu'il
croise ne sont pas tellement plus folichons (en dehors
de Lotte, l'adolescente rigolote vivant avec sa grand-mère
dans une maison isolée), et que, tout compte
fait, on n'est pas mécontent d'en finir assez
vite. Est-ce à dire que le film est mauvais...
ou déplaisant ? Pas du tout. En fait, pour peu
que l'on soit client de l'humour à froid, du
silence et de la solitude, pour peu que l'on soit sensible
à la beauté des paysages subarctiques,
le voyage en vaut la chandelle et l'on passe un assez
bon moment. Incidemment, on signalera que le film a
été élagué d'un certain
nombre de scènes, dont une nous présentant
brièvement la mystérieuse Linnea. |
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