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Kino Digital : Cinéma nordique
1940
1950
1970
Ici, on vous invite à survoler en quelques pages les notules "critiques" présentes sur certains tests dvd de la rubrique "Cinéma nordique" de Kino Digital. Les films — inédits en France — sont classés par années de sortie. Dans une même année, le classement est fait par ordre alphabétique de titres originaux. Vous trouverez essentiellement des films suédois, mais aussi quelques titres norvégiens, danois, islandais et finlandais. Bien sûr, les avis exprimés ici n'engagent que le ouebmestre du site.
 
Danemark - les années 2000
Den sorte Madonna / La Vierge noire (Lasse Spang Olsen, 2007)
Au Danemark, Kurt Hartmann dérobe un tableau représentant la Vierge noire de Czestochowa pour le compte de malfrats russes, et, pour échapper à la police, se voit contraint de l'envoyer par la Poste à sa fille Maria qu'il n'a pas vue depuis des années. S'ensuit une course-poursuite sur les routes danoises puis polonaises entre la jeune femme, un policier suspendu, des complices persuadés qu'ils ont été doublés et un tueur...

Il s'agit d'une comédie policière "loufdingue", dans l'esprit de ce qu'ont pu faire Georges Lautner et Philippe De Broca il y a quelques décennies (on pourra aussi penser à quelques "délires" à la Jean-Marie Poiré, mais avec un découpage plus soft). Ici, Tuva Novotny — jeune coqueluche du cinéma suédois depuis 2000 — nous la joue Jean-Paul Belmondo dans "l'Homme de Rio". Elle vole au secours de son père : en voiture, en bateau, à la nage, en avion... elle assomme ou électrocute ses divers poursuivants, elle fonce, au mépris de la plus élémentaire vraisemblance (mention spéciale au "grand n'importe quoi" de la scène de l'avion). Dans ce film, on se tire dessus, on accumule parfois les blessures, mais on ne meurt presque jamais... Il y a cinq scènes d'action dans la première heure, puis — comme souvent — le soufflet a plutôt tendance à retomber. Quoi qu'il en soit, c'est filmé avec sincérité (autrement dit : on n'a pas l'impression d'être devant un "nanar" vite torché) et — pour peu qu'on ne soit pas bégueule — cela se regarde avec amusement. Un petit film sympatoche.
 
Det som ingen ved / Ce que personne ne sait (Søren Kragh-Jacobsen, 2008)
Un soir de 1988, quelque part au nord de Copenhague, trois jeunes femmes pensent avoir réuni assez de documents pour dénoncer un trafic illégal d'armes chimiques couvert par le gouvernement et se préparent à passer l'action. Seulement, dans la nuit, leur maison brûle... 20 ans plus tard, à Copenhague, Thomas Deleuran — artiste itinérant spécialisé dans les spectacles pour enfants — est convié par sa soeur Charlotte à un rendez-vous mystérieux à Malmö (Suède). Il s'y rend, mais, à peine arrivé sur le sol suédois, il apprend que sa soeur a disparu accidentellement dans le bras de mer qui sépare le Danemark de la Suède. Quand le corps sans vie de la jeune femme finit par être retrouvé, Thomas se met en tête de comprendre ce qui est arrivé. Il fouille dans l'appartement de la morte et découvre tout un ensemble de documents étranges parlant de virus, de guerre biologique...

On a là un thriller exploitant le thème du citoyen lambda aux prises avec la raison d'État ou ceux qui prétendent agir en son nom. Cela permet au réalisateur de soulever un petit débat sur la nature liberticide de la surveillance à outrance : les caméras à tous les coins de rues, dans les parkings, les magasins, les lieux de travail... les communications téléphoniques espionnées, etc. Comme le dit le personnage interprété par Maria Bonnevie : "Tant que cela ne concerne que les immigrés et les dealers, personne ne proteste, mais lorsque cela se retourne contre vous, on ne rit plus !" Le film se laisse suivre, il y a un certain suspense, même si — il faut bien l'avouer — l'on peine à prendre tout cela très au sérieux et à avoir peur. Il faut dire que le héros est un peu trop "lambda", un peu trop "mou" pour que l'adrénaline du spectateur se mette à bouillonner. Là où les Américains parviendraient à nous filer les chocottes,
Søren Kragh-Jacobsen nous sert un mélange plus proche du bol de camomille que du tord-boyaux au kérosène. Et les quelques décès qui émaillent le film ne changent rien à l'affaire ; cela reste soft, avec des méchants à la limite de la complaisance.
 
Kandidaten / Le candidat (Kasper Barfoed, 2008)
Un beau jour, Jonas Bechmann se présente à un grand cabinet d'avocats pour y reprendre la place laissée vacante par son père décédé un an plus tôt, mais, bien qu'il ait de solides références, sa candidature est rejetée sous prétexte que la disparition de son père pourrait l'avoir marqué au point d'altérer son objectivité professionnelle. Profondément déçu par ce refus, le jeune homme s'en va noyer sa contrariété dans l'alcool, le soir même, en compagnie d'un ami. Musique bruyante, flashes des spots, augmentation des taux d'alcoolémie, puis apparition de deux filles, puis la nuit... Le lendemain, Jonas se réveille dans une chambre d'hôtel baignée d'une lumière vive, complètement perdu. Il comprend en regardant autour de lui qu'il n'a pas passé la nuit seul, qu'il a été infidèle à son amie Camilla. Il se lève, passe dans la salle de bains, et là... catastrophe !

Pour tout dire, les histoires se passant au Danemark ne me passionnent pas beaucoup et je n'ai pas un goût immodéré pour les sonorités de la langue d'Andersen. Si l'on ajoute à cela que le héros du film est interprété par Nikolaj Lie Kaas — un comédien au physique difficile, découvert en 2003 dans "Reconstruction" (Christopher Boe) puis en 2004 dans "Brødre" (Susanne Bier) — j'avais toutes les raisons de passer au loin. Mais la présence de la comédienne suédoise Tuva Novotny (qui a entamé depuis peu une carrière danoise), une bande annonce intrigante et un bouche à oreille favorable m'ont fait dresser l'oreille... En résumé, on a là une histoire de machination — d'homme se débattant comme un beau diable pour échapper à la justice — qui tient assez bien la route. Le rythme est assez soutenu — on va même jusqu'à nous servir un accompagnement musical à la Jason Bourne — et le réalisateur parvient à nous tenir en haleine pendant un bon moment. Cela dit — car il y a bien sûr un "mais" — les scénaristes ont peut-être un peu trop chargé la barque et lorsqu'on arrive à la conclusion de cette course effrénée, il faut faire un certain effort pour adhérer à toute cette aventure. Mais... n'en dévoilons pas davantage !
 
Finlande - les années 2000
Äideistä parhain / Den bästa av mödrar / La meilleure des mères (Klaus Härö, 2005)
De nos jours, en Finlande, un homme d'environ 70 ans rend visite à sa vieille mère afin d'évoquer avec elle les années de guerre, ces années pendant lesquelles il avait été envoyé en Suède pour échapper aux bombardements soviétiques, ces années pendant lesquelles il avait été recueillis par Hjalmar et Signe Jönsson, un couple d'exploitants agricoles de Scanie...

Attention : même si le film n'est pas sponsorisé par Kleenex, il s'agit d'une histoire à faire pleurer les pierres ! On y montre comment, pendant la dernière guerre, plusieurs dizaines de milliers d'enfants finlandais furent éloignés du front de l'Est en étant confiés à des familles suédoises, norvégiennes et danoises. Pendant une heure quarante environ, on suit le jeune Eero Lahti dans son exil forcé, dans un pays dont il ne parle pas la langue (quelques mots à peine) et où personne ne le comprend. On voit les difficultés qu'éprouve le couple Jönsson à lui faire une place, on le voit compter les jours, penser à sa mère, attendre le courrier, faire des projets ou des tentatives d'évasion... On voit surtout comment sa relation conflictuelle avec Signe Jönsson — sa mère de substitution — évolue au fil du temps... Klaus Härö — réalisateur de "Elina : som om jag inte fanns" (2002) — signe ici un nouveau film de papier glacé que Jan Troell ne renierait pas. De la forêt de bouleaux finlandaise au joli hameau de Scanie où se déroule le plus gros de l'aventure, son directeur de la photographie s'en donne à coeur joie et nous livre un bel album d'images. Côté comédiens, l'alchimie entre les trois interprètes principaux — le jeune Topi Majaniemi, Maria Lundqvist et Michael Nyqvist — est parfaite et le personnage de mère tourmentée joué par Maria Lundqvist est de ceux qui vous trottent dans la tête un bon moment après le mot "fin". Seul bémol : les violons et le piano un peu trop dégoulinants de Tuomas Kantelinen. Il n'y a rien de plus irritant que ces partitions qui vous disent à quel endroit rire, à quel endroit pleurer.
 
Islande - les années 2000
Ikíngut (Gísli Snær Erlingsson, 2000)
En Islande, au 18e siècle, une petite communauté côtière s'apprête à affronter un hiver rigoureux. Le moral n'est pas bien haut : les réserves de nourriture ne sont pas très importantes et l'arrivée de la banquise venue du Groenland suscite bien des craintes. C'est que, avec elle, viennent les blizzards et les ours blancs, mais aussi les créatures maléfiques, les monstres et les démons. Et justement, un beau jour, après la messe, le jeune Bóas aperçoit une forme étrange sur la plage. Une créature non identifiée, couverte de fourrure blanche. Il ne lui en faut pas plus pour sonner l'alarme...

Avis critique un de ces jours...
 
Mávahlátur / Le rire des mouettes (Ágúst Guðmundsson, 2001)
En Islande, au début des années 1950, Freyja, jeune veuve, s'en revient d'Amérique. Son retour dans le village de pêcheurs de son enfance ne va pas sans provoquer quelques vagues : et dans sa famille, et au sein de la communauté masculine locale ; le tout sous le regard méfiant d'Agga, une adolescente fantasque qui voit ce retour de l'enfant prodigue d'un mauvais oeil...

L'Islande de l'immédiat après-guerre, avec les grosses voitures années 50, les airs de swing, mais aussi la lutte des classes... c'est peu de dire que le spectacle est dépaysant. La reconstitution est plutôt soignée, même si l'on se prend à repérer, ici ou là, quelques éléments anachroniques dans le décor. Comme souvent : les choses commencent sur un bon rythme, puis la cadence faiblit. Quoi qu'il en soit, il est quand même bien dommage que ce genre de cinéma-là n'ait pas droit aux honneurs du marché français (avec sous-titrage à la clef).
 
Hafið / La mer (Baltasar Kormákur, 2002)
Quelque part en Islande, un patriarche barbu et tyranique (propiétaire d'une usine de conditionnement de poisson) a convoqué ses enfants car il a quelque chose d'important à leur dire. Très vite la réunion de famille tourne à "Réglement de compte à OK Corral" ou... "Affreux, sales et méchants".

Je m'en veux d'être aussi négatif, mais j'ai trouvé ce film assez désagréable à regarder : tous les personnages y sont déplaisants (à l'exception de la petite française de service, perdue au milieu de cette bande de sauvages), fréquemment agressifs, avec des comportements sortant souvent des limites de la légalité. Ceux qui penseraient voir une histoire sympa dans de beaux paysages, en seront pour leurs frais ! C'est vraiment l'anti-spot de pub pour l'Islande : "Surtout ne venez pas ! on est tous déplaisants et mentalement dérangés !"
 
Kaldaljós / Lumière froide (Hilmar Oddsson, 2004)
A Reykjavik, Grímur Hermundsson mène une vie solitaire dans un appartement à la sévérité monacale. Il traîne son regard mélancolique sur les choses avec, dans la tête, des images étranges, violentes, qui reviennent et reviennent... Un jour, il décide de s'inscrire à l'école de dessin. Au terme de la première séance, son professeur est particulièrement troublée par les motifs nés de son fusain. Quel secret se cache derrière ses yeux tristes ?...

Il s'agit bien sûr d'un nouveau "Qui suis-je, où vais-je, dans quel état j'erre ?", mais à la sauce islandaise. Vous avez d'abord le cadre, les paysages (qui font bien rêver si l'on est amateur de régions boréales), et puis les petites particularités scénaristiques qui en font une histoire "bien de là-bas". De fait, il y a un petit côté "saga islandaise" dans l'histoire de son personnage principal. Un personnage qui, enfant, nous est montré comme différent, avec la faculté de voir des choses que les autres ne voient pas. Tout comme certains individus étranges de la vieille littérature islandaise, il est à la fois framsýn (il voit "en avant", il peut prédir l'avenir) et ófreskr (doué de "seconde vue"). Il est comme la vieille Álfrún qui, elle aussi, voit des choses que les autres ne voient pas, qui sent les forces invisibles, des forces qui hantent aussi bien les montagnes, que les baies ou que les gros rochers, mais, parce qu'il est trop jeune, il ne comprend pas, il ne parvient pas à deviner ce que toutes ses visions veulent dire. Bien sûr, sa mère lui reproche de confondre les rêves et la réalité, et lorsqu'il se confie à sa soeur Gottína, il n'y gagne que le surnom de "Grímur le conteur de sornettes" (ce qui fait très "saga" aussi, cela sonne comme un Thórir Crève-Géant, un Hrólfr Marche-à-Pied ou un Geirmundr Peau-d'Enfer), mais il s'entête, il veut savoir. Et il se met à dessiner, il couche sur le papier les visions qui traversent son esprit et tente de rassembler les morceaux du puzzle. Peu à peu, les choses se précisent, et, quand elles finissent par devenir claires... il est trop tard. Il comprend avec douleur ce qu'il en coûte de vouloir regarder le destin en face... L'ambiance n'est pas à la fête — même parvenu à l'âge d'homme, Grímur continue de porter son fardeau en silence, un peu en sauvage —, mais cette histoire de libération, de démons intérieurs que l'on finit par chasser, parvient vraiment à émouvoir... Incidemment, s'il vous arrivait de trouver que le garçon qui incarne Grímur enfant ressemble étonnamment à Ingvar Eggert Sigurðsson, eh bien, dites-vous que c'est normal ; les deux sont père et fils dans la vraie vie. Quant à Gottína, c'est la même chose : son rôle est tenu par la fille même du comédien.
 
Köld slóð / Piste blanche (Björn Brynjúlfur Björnsson, 2006)
A Reykjavik, le journaliste Baldur Mariuson — du tabloïd "Les nouvelles du soir" — est chargé d'écrire un article sur une affaire d'inceste impliquant un notable, tandis que sa jeune collègue Elin se voit confier une histoire de mort accidentelle d'un gardien de nuit dans un barrage du nord du pays. La grosse affaire pour l'un, le fait divers sans intérêt pour l'autre... Sans intérêt ? C'est à voir. Quelques heures après la parution de l'article d'Elin, Baldur découvre que le gardien de nuit n'était pas n'importe qui et il se met à enquêter à son tour...

On tient là un thriller islandais plutôt "pas mal", d'autant qu'il est mâtiné de "fantastique". Que les choses soient claires : c'est du "cinoche", avec une esthétique plus proche du téléfilm que du grand et beau cinéma. Il y a aussi une dose raisonnable de "n'importe quoi" dans le climax final. Mais cela se laisse regarder ; ne serait-ce que pour le voyage. De fait, on a des personnages qui parlent islandais, des routes battues par la neige, des étendues blanches, des glaciers, des chutes d'eau, des bassins d'eau chaude où l'on se baigne tout nu malgré le froid ambiant... l'Islande quoi. Côté intrigue, on retrouve ici des ingrédients qui font penser aux vieilles sagas : les histoires de famille, de vengeance, de revenant... Le personnage d'Elin le dit au début : "Un tiers des Islandais croient aux fantômes." Le côté "fantastique" de l'histoire est d'ailleurs le petit "plus" du film, mais il n'est malheureusement pas assez abouti. Si le dédale des couloirs dans le sous-sol du barrage constitue l'endroit rêvé pour jouer à "Hou ! fais-moi peur", le personnage du draugr (ce défunt qui veille sur sa descendance) n'est pas assez bien introduit. On ne comprend que très tardivement ce qu'il est et seul un deuxième visionnage du film permet de saisir tous les détails paranormaux de l'affaire... Sinon, côté comédiens, on a ici quelques têtes connues (mais c'est un peu obligé : la communauté des comédiens islandais n'est pas immense ; dans chaque film, on revoit souvent les mêmes acteurs !) : Þröstur Leó Gunnarsson (vu dans "La mer", "Noé l'albinos"), Hilmir Snær Guðnason ("Le rire des mouettes", "La mer"), Tómas Lemarquis ("Noé l'albinos"), Elva Ósk Ólafsdóttir ("Ikíngut", "La mer"). Enfin, c'est l'occasion de découvrir Anita Briem, dans le rôle du tendron de service. "Köld slóð" est son premier film islandais et le public français a pu la découvrir en juillet 2008 dans "Voyage au centre de la terre" au côté de Brendan Fraser.
 
Mýrin / La cité des jarres (Baltasar Kormákur, 2006)
Dans un hôpital de Reykjavik, la petite Kola meurt d'une tumeur cérébrale. Quelques jours plus tard, on trouve dans le quartier de Norurmýri le corps d'un sexagénaire assassiné d'un coup de cendrier. Il n'y a bien sûr aucune raison de faire le lien entre les deux décès. Et pourtant...

Ce film est l'adaptation d'un roman d'Arnaldur Indriðason (prix Clé de verre du roman noir en 2002). Il nous raconte les aventures d'un Kurt Wallander islandais — l'inspecteur Erlendur — et, pour tout dire, il est assez emballant. Autant "La Mer" pouvait décevoir, autant celui-ci est captivant de bout en bout. On n'y voit pourtant rien d'extaordinaire (côté paysages islandais, c'est assez quelconque ; l'histoire pourrait se dérouler en Angleterre, aux Pays Bas, en France), le comédien Ingvar Eggert Sigurðsson n'a pas non plus une "gueule" à laquelle on adhère spontanément (sans parler des goûts alimentaires du personnage qu'il incarne), enfin l'ambiance générale n'est pas franchement au survoltage ; mais qu'à cela ne tienne ! Le scénario est suffisamment malin, il nous emmène sur des sentiers suffisamment singuliers — et résolument islandais, eux — pour qu'on se laisse prendre par la main jusqu'au désenchevêtrement complet de l'intrigue. Le seul bémol viendra sans doute du procédé narratif utilisé pour raconter deux histoires se déroulant à quelques jours d'intervalle. Il n'est pas absolument évident pour le spectateur de faire tout de suite la nuance entre la partie "bleutée" du film et sa partie en couleurs naturelles. Quoi qu'il en soit, cette transposition à l'écran des aventures de l'inspecteur Erlendur — et de ses adjoints Sigurður Óli et Elínborg — n'est pas mal du tout et l'idée qu'on puisse un jour tourner d'autres épisodes du même acabit est assez réjouissante. Une sortie en salle en France était annoncée pour la fin du mois d'août 2008.
 
Reykjavik-Rotterdam (Óskar Jónasson, 2008)
De nos jours, en Islande, Kristófer occupe un emploi routinier de veilleur de nuit sur les docks de Reykjavik. Quand le soleil se lève, il rentre chez lui et retrouve sa petite famille — Iris, sa compagne, et ses deux garçons — et les soucis d'argent qui l'empêchent de voir l'avenir avec sérénité. Le tableau n'est pas brillant, mais, à force d'économies et de débrouille, le couple devrait pouvoir s'en sortir. Et puis, un beau matin, c'est la tuile : le propriétaire de leur appartement leur donne un mois pour quitter les lieux. Comment faire pour se tirer de ce mauvais pas ? C'est là qu'intervient Steingrímur, l'ex-compagnon d'Iris. Il propose son aide à Kristófer à charge pour lui d'embarquer sur un porte-conteneurs et d'aller chercher à Rotterdam de l'alcool de contrebande. Kristófer hésite — autrefois, il avait été marin, il s'était déjà livré à la contrebande et avait même fait de la prison pour cela — puis se laisse convaincre. Ce qu'il ignore, c'est que ce voyage de douze jours va l'entraîner beaucoup plus loin que prévu...

On tient là un chouette thriller islandais, court, efficace, avec, excusez du peu, Arnaldur Indriðason ("La cité des jarres", 2006) au scénario. On mentirait si l'on disait que les ingrédients de l'histoire sont totalement inédits, mais l'ensemble est suffisamment bien ficelé pour que l'on se laisse prendre par la main. Baltasar Kormákur — également réalisateur de cinq films — a une réelle prestance dans ses habits de Kristófer. En face de lui, Ingvar Eggert Sigurðsson — qu'on a pu voir dans "Le faucon islandais", "Lumière froide" ou "La cité des Jarres" — promène son physique si particulier avec une assurance de vieux routier. Enfin, Ólafur Darri Ólafsson — l'homme de main, le sale type de service — dégage une violence convaincante. Seule fausse note : le traitement un peu léger de l'attaque du fourgon à Rotterdam. Autant les autres scènes de violence du film sont crédibles, autant ce passage est réalisé avec une relative maladresse et un humour décalé qui tombe vraiment comme un cheveu sur la soupe. Quoi qu'il en soit, c'est à découvrir. Sachez même que les messieurs-à-gros-cigares d'Hollywood auraient décidé — avec leur manie du recyclage à but très lucratif — d'en faire un remake avec Mark Wahlberg.

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