Kino
Digital : Cinéma nordique |
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Ici,
on vous invite à survoler en quelques pages les
notules "critiques" présentes sur certains
tests dvd de la rubrique "Cinéma nordique"
de Kino Digital. Les films — inédits en
France — sont classés par années
de sortie. Dans une même année, le classement
est fait par ordre alphabétique de titres originaux.
Vous trouverez essentiellement des films suédois,
mais aussi quelques titres norvégiens, danois,
islandais et finlandais. Bien sûr, les avis exprimés
ici n'engagent que le ouebmestre du site. |
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En
kärlekshistoria / Une histoire d'amour (Roy
Andersson, 1970) |
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A
Stockholm en 1969, Pär (15 ans) et Annika (13 ans)
tombent amoureux... Pendant qu'ils roucoulent, les adultes
dépriment en contemplant l'horizon désolé
de leurs illusions perdues...
L'adolescence et l'éveil à l'amour en
Suède à la fin des années 1960.
Ce film d'un Roy Andersson alors tout jeune (26 ans)
est vraiment chouette ! Outre le voyage dans le temps
qu'il nous fait faire (les vêtements, les parties
de flipper au café, les mobylettes improbables...),
le naturel des deux jeunes comédiens est vraiment
emballant. Et les Suédois de sexe masculin qui
ont vu le film à l'époque se souviennent
encore avec émotion de la jeune Ann-Sofie Kylin.
Côté narration, on passe alternativement
du petit monde "enchanté" des tourtereaux,
à l'univers "désenchanté"
des adultes. Seule la fin pourra paraître déséquilibrée
en donnant la part belle à la déprime
des adultes. Dans la rubrique suppléments (qui
aurait mérité un disque à part),
on peut voir Rolf Sohlman et Ann-Sofie Kylin 34 ans
plus tard, sur certains lieux de tournage, et là,
difficile de ne pas penser à sa propre jeunesse
évanouie. |
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Mannen
på taket / Un flic sur le toit (Bo Widerberg,
1976) |
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Une
nuit, dans un hôpital de Stockholm, le commissaire
Stig Nyman est découpé en petits morceaux
avec une baillonnette. Quelques heures plus tard, le
commissaire Martin Beck et son collègue Einar
Rönns se mettent à fouiller dans le passé
du défunt pour tenter de retrouver la trace du
criminel...
Ce film — qui a bonne renommée en Suède
— est l'adaptation d'un roman noir des célèbres
Sjöwall & Wahlöö. On a pu le voir
sur Arte en avril 1999. A l'époque, il m'avait
laissé une impression mitigée et ce deuxième
visionnage l'a clairement fait remonter dans mon estime.
Alors, bien entendu, on ne suit pas les aventures d'un
lieutenant Bullit à travers les rues de San Francisco,
mais, pour peu qu'on ait une certaine tolérance
à la lenteur, on se laissera prendre par la main
jusqu'au bout. Du reste, le mot "lenteur"
est un peu exagéré. Le film comporte en
réalité deux parties : une première
assez comateuse (la découverte de l'assassinat,
le début de l'enquête par des policiers
mal réveillés ou sur le point d'aller
se coucher) et une seconde plus fournie en action et
en rebondissements (où Martin Beck s'efface presque
complètement au profit de collègues plus
jeunes interprétés par Sven Wollter et
Thomas Hellberg). D'un point de vue "ethno-touristique",
les non-scandinaves sont à la fête : le
film nous ouvre une fenêtre sur le Stockholm du
milieu des années 70. Côté intimité
des personnages, on a droit à quelques petits
moments de vie quotidenne. Le réalisateur va
jusqu'à nous montrer un officier de police se
baladant chez lui les bijoux de famille à l'air
après avoir nettoyé les fesses tout embrenées
de son gamin en bas âge (le caca filmé
plein cadre, du jamais vu par chez nous ; dans le même
registre s'entend)... Enfin, il y a, en filigrane, tout
l'arrière-plan de contestation sociale qui baignait
ces années-là, la remise en question d'un
état s'immiscant de plus en plus dans la vie
des gens (de fait, quand ce film est sorti, les électeurs
suédois avaient décidé de mettre
fin à 44 ans d'hégémonie sociale-démocrate
au profit des libéraux). |
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Jack
(Jan Halldoff, 1977) |
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A
Stockholm, dans la première moitié des années
1970, Jack, Bart, Harald et Jonny brûlent la vie
par tous les bouts. Jack veut être écrivain.
Bart fait de la peinture. Harald consomme et vend toutes
sortes de produits stupéfiants. Jonny fait de la
photo. Ils sortent, dansent, boivent, font l'amour, philosophent,
se droguent. Ils vivent dans l'urgence, avant que ne vienne
l'automne, avant que n'arrive la trentaine...
Ce film — adaptation d'un roman à succès
d'Ulf Lundell — fait immanquablement penser au "Péril
jeune" de Cédric Klapisch. Le canevas est
à peu près le même : on commence dans
la furie des guitares à la Hendrix et on finit
par une bonne gueule de bois. Seules différences
: 1) les personnages ne sont pas des lycéens, ils
ont environ vingt-cinq ans ; 2) le ton y est plus grave
; 3) le film est "d'époque". Cela dit,
s'il nous offre une occasion d'effectuer un petit voyage
dans le temps — de revoir Stockholm et Visby il
y a un peu plus de trente ans — l'essai n'est pas
totalement transformé, le charme n'opère
pas aussi bien qu'avec "En kärlekshistoria /
Une histoire d'amour" de Roy Andersson (1970). |
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Repmånad
/ Les réservistes (Lasse Åberg, 1979) |
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En
Suède, à la fin des années 1970,
des hommes de 35 à 40 ans sont rappelés
sous les drapeaux pour effectuer des manoeuvres en tant
que réservistes. Pendant qu'ils accomplissent
leur temps avec plus ou moins de sérieux, une
jeune journaliste en profite pour faire un reportage
discret...
Le titre complet de ce premier film de Lasse Åberg
(qui réalisa l'année suivante une sorte
de remake suédois des "Bronzés")
est : "Les réservistes ou de l'art de transformer
des hommes en petits garçons". On pourrait
penser qu'il s'agit d'un équivalent suédois
des "Bidasses en folie" mais il n'en est rien.
Si la plupart des personnages prennent l'aventure avec
une réelle désinvolture — c'est
le ressort comique du film : opposer ceux qui jouent
le jeu (Ted Åström en tête) et ceux
qui prennent tout cela par-dessus la jambe (Janne Carlsson
en particulier) —, le ton du film n'est pas à
la grosse farce, il reste dans les limites d'une comédie
légère mâtinée d'un soupçon
d'ironie. Il y a bien sûr quelques bonnes blagues
(mention spéciale à celle de "l'hélicoptère"),
mais, tout compte fait, le film invite davantage au
sourire qu'à la franche rigolade. On y trouve
même quelques moments de pur romantisme... Pour
ce qui me concerne, j'ai ri spontanément 14 fois
pendant les 80 minutes de spectacle, et, pour avoir
connu les "joies" du service militaire, j'avoue
avoir regardé tout cela d'un oeil plutôt
intrigué. |
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