En
Norvège, au 10e siècle, Askur Thorgeirsson
et Embla Godbrandsdottir se marient suivant les rites
païens. Hélas, au lendemain de la nuit de
noces, le couple a la mauvaise surprise de voir débarquer
une bande de guerriers dirigés par le roi chrétien
Olaf. Le temple d'Odin est mis sens dessus dessous et
les deux tourtereaux se voient intimer l'ordre d'embrasser
la religion du Christ sous peine de la mort... Refus,
bagarre, cela sent très fort le bûcher,
mais... comme la jeune Embla est fort gironde, le roi
se laisse attendrir. Afin de la ramener à de
meilleurs sentiments, il la fait enfermer dans un couvent,
et, pour assurer ses arrières, il envoie Askur
en Islande avec mission d'y répandre la bonne
parole chrétienne. Les deux amants ne pourront
se retrouver que lorsque les Islandais seront devenus
chrétiens. Seulement voilà, les dés
sont pipés, et le roi n'a pas du tout l'intention
de rendre Embla à son beau viking...
On préviendra charitablement ceux qui s'attendraient
à voir un beau grand film de vikings, qu'on est
plus proche ici d'un "film bis" que d'une
belle épopée cinématographique.
De fait, ce director's cut de "Hvíti víkingurinn"
— troisième opus d'une trilogie viking
tournée par Hrafn Gunnlaugsson de 1984 à
1991 — est une sorte d' "affreux, sales et
méchants" au pays des fjords, un hommage
maladroit à Sergio Leone et aux films de samouraïs,
le tout enrobé d'une musique épouvantable
(un mélange ultra kitsch de trompette années
80 — comme dans l'inspecteur Derrick —,
de guitare flamenco, de piano...). En dehors des deux
amants, l'ensemble du casting ressemble à un
défilé de gueules cassées. Tout
le monde est moche, sale (westerns spaghetti), souvent
hystérique (films de samouraïs), n'en jetez
plus. Par ailleurs, s'il y a une occasion de dénuder
la comédienne suéco-norvégienne
Maria Bonnevie (18 ans à l'époque, et
de jolis appas il est vrai), on n'hésite pas,
on fonce ! Côté costumes et bateaux
vikings, c'est plus ou moins convaincant. Même
chose côté décors (on se demande
parfois où les décorateurs sont allés
pêcher certaines idées). Mais si certains
passages témoignent d'une intention documentaire,
d'un soucis de réalisme (voir la scène
du mariage notamment), l'ensemble demeure assez maladroit
; certains diraient "cheap". Le scénario
a tout de même l'originalité de montrer
les choses du point de vue des païens, et s'il
vous prend l'envie de voir des chrétiens dépeints
comme de grands malades, des fous sectaires... c'est
le film qu'il vous faut. |