Nous vous proposons ici d'étudier la structure des contrats de mariage et des testaments dressés en Haute-Garonne et principalement dans le Comminges sous l'Ancien Régime.
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Mariages
Préambule

Les premières lignes des contrats nous informent sur : la date, l'heure (avant midi, après midi) et le lieu où ils ont été rédigés.

Première partie

Après le préambule, le notaire présente les fiancés. D'abord le garçon puis la fille. Chacun se définit comme "fils de" et "fille de" (les noms des parents sont donc donnés), il n'agit pas seul. Si les parents (ou un des parents) sont morts, d'autres membres de la famille sont là pour les assister : frère, oncle, beau-père... Le notaire nous renseigne aussi sur les lieux de résidence et les métiers exercés par les futurs époux. L'âge n'est quasiment jamais donné (mais dans certains actes, le notaire tient à préciser que "le future" ou "la future" est majeur(e) et qu'il a dépassé "25 ans" voire "14 ans" (1).

Deuxième partie

Quand les présentations sont faites, on entre dans le vif du sujet : le fiancé et la fiancée sont là pour se promettre de s'épouser. Ils le font avec le consentement de leurs "parents et amis" et ils s'engagent à solenniser l'événement "en face de notre sainte Mère Église catholique, apostolique et romaine" dès que l'une ou l'autre des parties en fera la demande. Comme il s'agit d'un contrat, il est précisé que celle qui manquera à sa parole devra rendre des comptes.

Troisième partie

Après quoi, on se met à parler "gros sous". Le mariage est une affaire "économique" et le futur couple doit s'assurer qu'il aura les moyens de créer une cellule familiale "viable". A cet égard, la dot et le trousseau donnés à la fiancée constituent le sujet le plus important du contrat. En comparaison, le nombre de lignes consacrées à évoquer les biens du garçon est très inférieur (parfois, on n'en parle même pas !).

La dot en argent est souvent un don conjoint des deux parents : une partie est promise par le père, l'autre par la mère. Si l'un des parents est décédé, un frère ou un oncle peuvent y suppléer. Il arrive aussi que la fiancée apporte un peu d'argent gagné et économisé par elle. Parfois, enfin, des parents autres que le père ou la mère, font un don.

Pour ce qui concerne le trousseau (les "dotalices" ou "dotalisses"), il se compose souvent des mêmes pièces, avec des nuances (dans les quantités notamment) : un lit, une couette, des coussins emplumés, un tour de lit, une couverture de laine ("flessade"), des draps (neufs, à demi-usés ou usés ; en lin ou en "estoupe"), des serviettes, une nappe, un coffre fermant à clef, une armoire parfois, et des habits pour le jour des noces (coiffe, corset, cotillon)...

Tous ces biens, ne sont pas forcément remis au moment de la
rédaction du contrat et un échéancier est généralement fixé. Enfin, le fiancé (sont père le plus souvent) s'engage à fournir "quittance" de tout ce qu'on lui remettra.

Une fois réglée la question de l'apport de la fiancée, le notaire passe aux biens du garçon, mais pas systématiquement. D'une manière générale, on l'a dit, il le fait d'une façon très brève. Dans certains cas, le père déclare faire don de tous ses biens à la charge pour le futur couple de vivre sous son toit "à même pot et feu" et d'assurer son entretien (ainsi que celui de sa femme) jusqu'à la fin de ses jours.

Parfois, ce sont les parents de la fiancée qui accueillent les futurs époux.

Conclusion

Pour finir le contrat, le notaire signale si les fiancés se sont fait un "don d'augment" (somme d'argent versée au survivant en cas de décès de l'un ou de l'autre), il déclare que les parties en présence ont soumis leurs biens aux "rigueurs de justice", puis il énumère les témoins.
 
1. Voir le contrat passé entre Gabriel Laferrière et Guilhelme Rives, le 6 février 1751, ligne 25 (ADHG 19023 f°22-24vo - Pagan)
 
Testaments
Préambule

Comme pour les contrats de mariage, les premières lignes nous informent sur : la date, l'heure (avant midi, après midi) et le lieu où l'acte a été rédigé.

Première partie

Après le préambule, le notaire présente le testateur en indiquant ses nom et prénom. A la fin du XVIIe siècle, il arrive aussi que ceux de ses parents soient indiqués. Bien souvent, il est précisé ensuite que l'homme ou la femme est malade et alité(e) (dans une chambre basse ou haute de la maison). Parfois, on le/la dit "assis(e)" (sur un petit siège auprès du feu comme Jeanne Ader, à Saint-Pé d'Arès, en février 1755), parfois on ne dit rien, mais dans tous les cas on assure qu'il/elle parle bien, voit bien, entend bien et qu'il/elle est en pleine possession de ses moyens intellectuels...

Deuxième partie

Une fois les présentations faites, on passe aux choses sérieuses. La première consiste pour le testateur à montrer qu'il est un bon chrétien. Il fait le signe de la croix, prononce "In nomine patris et filii et spiritus sancti, amen" et recommande son âme à Dieu, à la Vierge Marie et à tous les saints du Paradis. Au XVIIe siècle, et jusque vers 1750, cette partie "pieuse" du document est souvent l'occasion de se livrer à une certaine surenchère en matière de piété (voir rubrique formules pieuses).

Une fois ces précautions prises, on passe aux règlement des funérailles : où le corps devra-t-il être enseveli ? quelle somme d'argent sera consacrée aux "honneurs funèbres" ? qui sera chargé de veiller à la bonne marche des cérémonies ? Pour cela, un ou deux exécuteurs testamentaires — qui n'appartiennent pas forcément à la famille — sont désignés.

Une fois que toutes ces dispositions ont été prises, on en vient aux legs.

Troisième partie

Si le testateur est célibataire, les choses vont relativement vite : un proche parent est désigné comme héritier "général et universel" et l'affaire est réglée. Mais bien souvent, le testateur est marié (ou s'est marié plusieurs fois). Dans ce cas, on apprend le nom de sa femme ou de ses épouses successives puis ceux de tous les enfants encore vivants au moment de la rédaction de l'acte. Pour le généalogiste, cette partie est bien intéressante, surtout quand les registres de catholicité font défaut (elle permet aussi de savoir si les enfants ont été mariés et avec qui). Les héritiers sont ainsi passés en revue et chacun reçoit alors un "petit quelque chose" (qui peut être une petite somme d'argent, une promesse de dot, un objet, une pièce de terre...) qui en fait l'héritier "particulier" de celui qui s'apprête à quitter le monde des vivants.

Quand tous ces menus legs ont été faits, un des membres de la famille — la femme, le fils aîné, parfois une des filles — est choisi comme "héritier général et universel". C'est à lui que reviendra la tâche de veiller à la bonne exécution des dernières volontés du futur défunt.

Conclusion

Là-dessus, le testateur prend la précaution d'annuler tous les actes successoraux passés précédemment et le notaire finit par énumérer toutes les personnes présentes au moment de la rédaction.

Prolongements

Après le décès du testateur, les testaments sont parfois suivis d'actes complémentaires : il peut s'agir de répudiations d'hérédité (pour les hérédités jugées trop onéreuses par l'héritier universel), d'actes de partage ou d'inventaires après-décès. Ces derniers sont, de loin, les plus "miraculeux" pour celui qui s'intéresse à l'histoire des familles puisqu'ils permettent de pénétrer dans la maison du décédé, de voir comment ses pièces étaient ordonnancées, d'y découvrir les meubles, la garde-robe, le contenu de des coffres, des papiers privés...
 
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