Fabas - 17 janvier 1858
Lettre adressée à Napoléon III
Le Maire, adjoint au Maire et membres du conseil municipal
de la commune de Fabas, au canton de l'Isle-en-Dodon, Haute-Garonne,
A sa majesté impériale Napoléon III, Empereur des Français.

Sire,

un cri d'épouvante parti du sein de votre capitale est venu, comme
un fluide électrique, frapper le cœur des habitants de notre commune ;
l'attentat dirigé contre votre personne sacrée et celle de votre illustre compagne
sa Majesté l'Impératrice, a jeté dans nos âmes le découragement et
un deuil profond. La sagesse de votre administration, les institutions sages
et libérales dont vous avez doté la France et qui sont appropriées à nos besoins
et à nos mœurs nous donnaient la confiance. [Mais bien] que vous [ayez] fermé de votre
bras puissant l'abîme des révolutions, les mauvaises doctrines, semées sous
un gouvernement faible, avaient porté leur fruit ; et la France n'est pas encore
dégagée des étreintes de l'anarchie.

La providence qui veille sur votre famille a voulu, Sire, après une pareille
épreuve, fournir à vos sujets l'occasion d'une démonstration publique de leur
dévouement à votre personne Sacrée et à votre dynastie. Le cratère révolutionnaire
a jeté sa dernière lave, et les hommes pervers qui se sont associés à cet horrible
attantat, auront contribué à resserrer les liens qui unissent le peuple Français
à l'homme providanciel qui a sauvé la nation.

Tels sont Sire,

les sentiments dont sont pénétrés les membres du Conseil Municipal
de la commune de Fabas, et qu'ils déposent aux pieds du trône de
votre Majesté Impériale, en Sujets dévoués et respectueux.

Fabas, le 17 janvier 1858.
(Archives Communales de Fabas D2 f°55 - l'orthographe a été respectée)

Il est question de l'attentat perpétré par un Italien contre Napoléon III et l'impératrice, le 14 janvier 1858, à Paris, devant l'opéra de la rue Pelletier.

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