Le
Maire, adjoint au Maire et membres du conseil municipal
de la commune de Fabas, au canton de l'Isle-en-Dodon,
Haute-Garonne,
A sa majesté impériale Napoléon
III, Empereur des Français.
Sire,
un
cri d'épouvante parti du sein de votre capitale
est venu, comme
un fluide électrique, frapper le cœur
des habitants de notre commune ;
l'attentat dirigé contre votre personne sacrée
et celle de votre illustre compagne
sa Majesté l'Impératrice, a jeté
dans nos âmes le découragement et
un deuil profond. La sagesse de votre administration,
les institutions sages
et libérales dont vous avez doté la
France et qui sont appropriées à nos
besoins
et à nos mœurs nous donnaient la confiance.
[Mais bien] que vous [ayez] fermé de votre
bras puissant l'abîme des révolutions,
les mauvaises doctrines, semées sous
un gouvernement faible, avaient porté leur
fruit ; et la France n'est pas encore
dégagée des étreintes de l'anarchie.
La
providence qui veille sur votre famille a voulu, Sire,
après une pareille
épreuve, fournir à vos sujets l'occasion
d'une démonstration publique de leur
dévouement à votre personne Sacrée
et à votre dynastie. Le cratère révolutionnaire
a jeté sa dernière lave, et les hommes
pervers qui se sont associés à cet horrible
attantat, auront contribué à resserrer
les liens qui unissent le peuple Français
à l'homme providanciel qui a sauvé la
nation.
Tels
sont Sire,
les
sentiments dont sont pénétrés
les membres du Conseil Municipal
de la commune de Fabas, et qu'ils déposent
aux pieds du trône de
votre Majesté Impériale, en Sujets dévoués
et respectueux.
Fabas,
le 17 janvier 1858.