Points
forts
: très bonne impression d'ensemble pour ce qui
touche à la propreté de la copie (une poignée
de scories résiduelles, rien de grave) ; beau noir
& blanc (voir aussi 'points faibles") ; bonne
définition ; bonne stabilité globale. Pas
de soucis côté audio. Points faibles
: quand le film commence, on craint le pire car l'image
est sombre. Heureusement, à partir de 5'29 tout
s'éclaire et l'on se rassure. Il reste que certains
passages — qui se passent à la tombée
du jour — nous la jouent plutôt "ombres
chinoises" et qu'on ne distingue pas grand chose
à l'écran (notamment aux chapitres 11, 12,
13, autrement dit de 54'59 à 1h02'57). On veut
bien penser qu'il s'agisse d'un choix de réalisation,
mais un doute subsiste... Sinon, j'ai relevé une
petite "mouvance" à 18'15-18 (voir la
fenêtre éclairée) et de grosses secousses
verticales sur un plan de baiser à 1h14'23-24.
Il arrive aussi qu'il y ait des réajustements du
télécinéma en cours de lecture (on
voit l'image monter légèrement puis redescendre,
comme pour se caler !). Enfin, avec un lecteur de salon,
il n'y a pas d'affichage du minutage et du chapitrage.
Pour le reste : image proposée
dans un étrange format 1.495 (constaté sur
capture). Il y a des petites bandes noires en haut et
en bas du cadre, mais, sur un téléviseur
standard, vous ne les verrez pas, car elles disparaîtront
à cause de l'overscan. Cela dit, si l'on en croit
la base de données de l'Institut du Film Suédois,
le film aurait dû être édité
en 1.66. Soit il s'agit d'un démattage, soit il
s'agit d'un recadrage (avec 9,93% d'image en moins). Côté
audio, il n'y a bien sûr que la version originale
en suédois. Il y a des sous-titres suédois
et anglais. Pas de sous-titres français. Subtitles
: swedish, english, none. (février 2008)
Le pour et le contre
: Sur la côte sud-ouest de la Suède, au début
des années 60, le patron marin John Berndtsson
croise la route d'Anita, une mère célibataire.
Ils se regardent, se flairent et finissent par tomber
dans les bras l'un de l'autre. Pour le meilleur ? Pour
le pire ? C'est ce que le réalisateur nous invite
à découvrir...
Ce film intimiste a surtout de l'intérêt
si on le replace dans le contexte de sa sortie (dans "Käre
John", on entend du twist à la radio, on parle
des Hootenannies, des Beatles). Sur le fond — d'abord
— on y aborde assez librement les thèmes
des rapports amoureux et de la famille recomposée
; choses qu'on traitait encore avec une certaine retenue
dans les films du continent ("continent" par
opposition à la "péninsule" sur
laquelle se trouve la Suède). Sur la forme —
ensuite — on a là une oeuvre qui se démarque
assez de ce qui se faisait sur le plan narratif dans le
cinéma populaire d'alors. Ici, la chronologie n'est
pas linéaire : on va, on vient dans le temps...
on pratique la mise en abyme. Il y a aussi un côté
"Nouvelle vague" dans la façon de gérer
les éclairages. S'il fait nuit, si on n'y voit
pas grand chose, eh bien, on tourne quand même.
Enfin, côté interprétation, les comédiens
servent avec naturel des dialogues dépourvus de
théâtralité ; on est vraiment dans
l'intimité de monsieur et madame "tout le
monde"... |