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Toulouse - dimanche 27 juin 1875
crue de la Garonne
On a continué aujourd'hui les travaux de déblaiement dans le faubourg Saint-Cyprien. Malgré des bruits contraires, aucun accident nouveau n'est survenu. On a retrouvé vingt-huit nouveaux cadavres.

Les inhumations ont lieu maintenant avec moins de hâte, chaque mort est enterré séparément. Le service religieux est organisé et les dernières prières ne manquent pas à ces malheureux.

[...]

Il était urgent de faire enlever les vases qui encombrent le quartier et surtout celles qui se trouvent dans l'Hôtel-Dieu, destiné probablement à devenir l'asile de nombreux malades, comme il y en a à la suite de si grandes catastrophes.
(Chronique locale, in Le Journal de Toulouse, dimanche 27 juin 1875, 71e année, n°176, Bibliothèque de Toulouse)
Pendant la nuit de samedi à dimanche, dix-huit pompiers, avec le commandant et 4 officiers, sont arrivés de Bordeaux à Toulouse, amenant une pompe à vapeur, pour concourir aux secours dans les quartier inondés. Ils ont commencé dès hier matin, les travaux d'épuisement.

On continue de déménager, en ville, tout ce qu'on peut trouver dans les maisons encore debout au quartier St-Cyrpien. C'est une chose vraiment déchirante que la vue des ces débris de toute sorte, transportés dans des prolonges d'artillerie, et suivis par les malheureux propriétaires de ces objets.

On n'a pas cessé un seul instant les travaux entrepris pour assainir le quartier, achever la destruction des maisons qui menacent ruine, et fouiller dans les restes de celles qui se sont écroulées.

La troupe, la gendarmerie, les pompiers et la police continuent de mettre un louable empressement à remplir leur devoir.

La belle conduite de M. le docteur Bonneau, qui lui a valu les éloges du maréchal de Mac-Mahon, n'est pas un exemple isolé du dévouement montré par le corps médical pendant les tristes circonstances de ces derniers jours.

Dès les premières heures du jeudi 24, M. le docteur Bonnemaison, accompagné de M. le docteur André et de M. Labat, interne, se rendait, tantôt à l'aide d'une barque, tantôt dans l'eau jusqu'aux genoux, auprès de blessés qui étaient signalés dans les ruines de certaines maisons et que l'on put aussitôt ramener à l'Hôtel-Dieu. En même temps, ces médecins recueillaient une dizaine de personnes qui n'avaient pu sortir de leurs habitations à moitié dévastées.

Dans l'après-midi du même jour, le docteur Bonnemaison, accompagné de MM. Labat, interne, Léaute, ingénieur des Tabacs, et Augelé, élève en médecine, se livrait à de nouvelles recherches de blessés du côté de l'allée Bonaparte, rue des Teinturiers, l'allée de Garonne et les rues avoisinantes ; pendant plusieurs heures d'explorations au milieu des maisons dévastées ou menaçant ruine, ces messieurs, ne purent que signaler la présence de nombreux cadavres dans cette partie du quartier si fort éprouvée.
(Chronique locale, in Le Journal de Toulouse, lundi 28 juin 1875, 71e année, n°177, Bibliothèque de Toulouse)

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