On
a continué aujourd'hui les travaux de
déblaiement dans le faubourg Saint-Cyprien.
Malgré des bruits contraires, aucun accident
nouveau n'est survenu. On a retrouvé
vingt-huit nouveaux cadavres.
Les inhumations ont lieu maintenant avec moins
de hâte, chaque mort est enterré
séparément. Le service religieux
est organisé et les dernières
prières ne manquent pas à ces
malheureux.
[...]
Il était urgent de faire enlever les
vases qui encombrent le quartier et surtout
celles qui se trouvent dans l'Hôtel-Dieu,
destiné probablement à devenir
l'asile de nombreux malades, comme il y en a
à la suite de si grandes catastrophes. |
Pendant
la nuit de samedi à dimanche, dix-huit
pompiers, avec le commandant et 4 officiers,
sont arrivés de Bordeaux à Toulouse,
amenant une pompe à vapeur, pour concourir
aux secours dans les quartier inondés.
Ils ont commencé dès hier matin,
les travaux d'épuisement.
On continue de déménager, en ville,
tout ce qu'on peut trouver dans les maisons
encore debout au quartier St-Cyrpien. C'est
une chose vraiment déchirante que la
vue des ces débris de toute sorte, transportés
dans des prolonges d'artillerie, et suivis par
les malheureux propriétaires de ces objets.
On n'a pas cessé un seul instant les
travaux entrepris pour assainir le quartier,
achever la destruction des maisons qui menacent
ruine, et fouiller dans les restes de celles
qui se sont écroulées.
La troupe, la gendarmerie, les pompiers et la
police continuent de mettre un louable empressement
à remplir leur devoir.
La belle conduite de M. le docteur Bonneau,
qui lui a valu les éloges du maréchal
de Mac-Mahon, n'est pas un exemple isolé
du dévouement montré par le corps
médical pendant les tristes circonstances
de ces derniers jours.
Dès les premières heures du jeudi
24, M. le docteur Bonnemaison, accompagné
de M. le docteur André et de M. Labat,
interne, se rendait, tantôt à l'aide
d'une barque, tantôt dans l'eau jusqu'aux
genoux, auprès de blessés qui
étaient signalés dans les ruines
de certaines maisons et que l'on put aussitôt
ramener à l'Hôtel-Dieu. En même
temps, ces médecins recueillaient une
dizaine de personnes qui n'avaient pu sortir
de leurs habitations à moitié
dévastées.
Dans l'après-midi du même jour,
le docteur Bonnemaison, accompagné de
MM. Labat, interne, Léaute, ingénieur
des Tabacs, et Augelé, élève
en médecine, se livrait à de nouvelles
recherches de blessés du côté
de l'allée Bonaparte, rue des Teinturiers,
l'allée de Garonne et les rues avoisinantes
; pendant plusieurs heures d'explorations au
milieu des maisons dévastées ou
menaçant ruine, ces messieurs, ne purent
que signaler la présence de nombreux
cadavres dans cette partie du quartier si fort
éprouvée. |