Kautokeino-opprøret (La rébellion de Kautokeino)

Réalisateur : Nils Gaup
Année : 2008
Acteurs principaux : Anni-Kristiina Juuso, Aslat Mahtte Gaup, Mikael Persbrandt...
Éditeur : Sandrew Metronome (éd. norvégienne)

Image : très bonne
Son : très bon
Note HD :
A / B / AB / C
Suppléments : ...

Date de sortie : septembre 2008
la jaquette
 
Points forts : copie très propre ; belles couleurs (elles sont intentionnellement désaturées jusqu'à 3'38) ; très bonne définition définition globale ; pas de postérisation ; pas de bruit disgracieux dans les scènes en basse lumière (enfin... presque) ; c'est stable, pas de "mouvances" constatées. L'impression de HD est quasi constante et les beaux plans d'ensemble sur les paysages en profitent bien. Points faibles : rien de notable... Pour pinailler "à mort", on signalera un peu de bruit sur l'oeil du pasteur à 54'52-59. Pour le reste : image apparemment proposée au format 2.35 (non mesuré). Côté audio, il y a la version originale en norvégien, same, suédois et danois (on parle ces quatre langues dans le film). Il y a des sous-titres norvégiens, suédois, danois, finnois et anglais. Pas de français. Police de sous-titrage de petite taille, mais un poil trop "grasse" (par ailleurs, le texte est positionné au-dessus de la bande noire inférieure). Il y a des choses intéressantes dans la rubrique "suppléments", mais il faut comprendre le norvégien pour en profiter (pas de sous-titres). Subtitles : norwegian, swedish, danish, finnish, english, none. (septembre 2008)

Le pour et le contre : Au début des années 1850, dans la paroisse de Kautokeino (Finnmark norvégien), le marchand suédois Carl Johan Ruth fait de bonnes affaires en alcoolisant les hommes des familles sames des environs, en les endettant et en s'emparant petit à petit de leurs troupeaux de rennes. Chez les femmes, la colère monte. Et puis, un beau jour, le pasteur suédois Lars Laestadius s'en vient visiter la paroisse. Au cours d'un prêche, il exorte ses habitants à refuser l'alcool et à prendre en main leur destin. Il n'en faut pas davantage pour décider Ellen Skum — une jeune femme volontaire qui n'en peut plus de voir son mari dilapider leur bien à force de beuveries — de passer à l'action. Elle va de famille en famille, se met à prêcher la bonne parole, et convainc peu à peu tout le monde de cesser de commercer avec Ruth. Furieux, ce dernier intervient auprès des autorités norvégiennes, se pose en victime de fanatiques religieux et demande qu'un pasteur "de choc" soit envoyé pour rétablir l'ordre. Quand celui-ci débarque, son attitude méprisante et ses méthodes brutales mettent définitivement le feu aux poudres...

Ce film nous invite à un voyage inédit dans le temps et dans l'espace. Il nous fait découvrir des lieux, des gens et des événements dont le commun des mortels ignore tout sous nos latitudes. Rien que pour cela, il vaut largement la peine d'être vu. Côté histoire, on pense d'abord à Zola au pays des rennes. De fait, dans les mésaventure d'Ellen Skum, de Mathis Jacobsen Hætta et de leur beau-frère et frère Aslak, il y a un peu de "L'Assommoir" (pour les méfaits de l'alcool) et de "Germinal" (pour la figure du commerçant véreux), mais, là s'arrête la comparaison. En réalité, on assiste ici — en grinçant des dents — au tableau classique du combat inégal entre culture minoritaire et culture dominante. Sur la forme, c'est un peu plan-plan et enrobé d'une musique "new age ethnique" pas très exaltante, mais les paysages, les décors et les costumes font le gros du boulot. Enfin, quand vient le moment de la catharsis, c'est peu de dire que l'on se régale. Côté distribution, on retrouve ici Anni-Kristiina Jusso, découverte en 2002 dans le très chouette "Kukushka" d'Aleksandr Rogozhkin, et les deux grosses pointures suédoises Mikael Persbrandt et Michael Nyqvist. Incidemment, on signalera que Nils Gaup — le réalisateur — est un descendant direct d'un des rebelles de Kautokeino et que certains critiques lui ont reproché d'avoir un peu trop noirci les personnages non sames (le pasteur "de choc" — notamment — n'aurait pas été aussi détestable qu'on nous le montre dans le film)...
Disque visionné un écran LCD Sony Bravia full HD de 102 cm de diagonale avec une Playstation 3. Distance de recul : 2,70 mètres.