Points
forts : copie très propre ; belles
couleurs (elles sont intentionnellement désaturées
jusqu'à 3'38) ; très bonne définition
définition globale ; pas de postérisation
; pas de bruit disgracieux dans les scènes en basse
lumière (enfin... presque) ; c'est stable, pas
de "mouvances" constatées. L'impression
de HD est quasi constante et les beaux plans d'ensemble
sur les paysages en profitent bien. Points faibles :
rien de notable... Pour pinailler "à mort",
on signalera un peu de bruit sur l'oeil du pasteur à
54'52-59. Pour le reste : image
apparemment proposée au format 2.35 (non mesuré).
Côté audio, il y a la version originale en
norvégien, same, suédois et danois (on parle
ces quatre langues dans le film). Il y a des sous-titres
norvégiens, suédois, danois, finnois et
anglais. Pas de français. Police de sous-titrage
de petite taille, mais un poil trop "grasse"
(par ailleurs, le texte est positionné au-dessus
de la bande noire inférieure). Il y a des choses
intéressantes dans la rubrique "suppléments",
mais il faut comprendre le norvégien pour en profiter
(pas de sous-titres). Subtitles :
norwegian, swedish, danish, finnish, english, none. (septembre
2008)
Le pour et le contre
: Au début des années 1850, dans la paroisse
de Kautokeino (Finnmark norvégien), le marchand
suédois Carl Johan Ruth fait de bonnes affaires
en alcoolisant les hommes des familles sames des environs,
en les endettant et en s'emparant petit à petit
de leurs troupeaux de rennes. Chez les femmes, la colère
monte. Et puis, un beau jour, le pasteur suédois
Lars Laestadius s'en vient visiter la paroisse. Au cours
d'un prêche, il exorte ses habitants à refuser
l'alcool et à prendre en main leur destin. Il n'en
faut pas davantage pour décider Ellen Skum —
une jeune femme volontaire qui n'en peut plus de voir
son mari dilapider leur bien à force de beuveries
— de passer à l'action. Elle va de famille
en famille, se met à prêcher la bonne parole,
et convainc peu à peu tout le monde de cesser de
commercer avec Ruth. Furieux, ce dernier intervient auprès
des autorités norvégiennes, se pose en victime
de fanatiques religieux et demande qu'un pasteur "de
choc" soit envoyé pour rétablir l'ordre.
Quand celui-ci débarque, son attitude méprisante
et ses méthodes brutales mettent définitivement
le feu aux poudres...
Ce film nous invite à un voyage inédit dans
le temps et dans l'espace. Il nous fait découvrir
des lieux, des gens et des événements dont
le commun des mortels ignore tout sous nos latitudes.
Rien que pour cela, il vaut largement la peine d'être
vu. Côté histoire, on pense d'abord à
Zola au pays des rennes. De fait, dans les mésaventure
d'Ellen Skum, de Mathis Jacobsen Hætta et de leur
beau-frère et frère Aslak, il y a un peu
de "L'Assommoir" (pour les méfaits de
l'alcool) et de "Germinal" (pour la figure du
commerçant véreux), mais, là s'arrête
la comparaison. En réalité, on assiste ici
— en grinçant des dents — au tableau
classique du combat inégal entre culture minoritaire
et culture dominante. Sur la forme, c'est un peu plan-plan
et enrobé d'une musique "new age ethnique"
pas très exaltante, mais les paysages, les décors
et les costumes font le gros du boulot. Enfin, quand vient
le moment de la catharsis, c'est peu de dire que l'on
se régale. Côté distribution, on retrouve
ici Anni-Kristiina Jusso, découverte en 2002 dans
le très chouette "Kukushka" d'Aleksandr
Rogozhkin, et les deux grosses pointures suédoises
Mikael Persbrandt et Michael Nyqvist. Incidemment, on
signalera que Nils Gaup — le réalisateur
— est un descendant direct d'un des rebelles de
Kautokeino et que certains critiques lui ont reproché
d'avoir un peu trop noirci les personnages non sames (le
pasteur "de choc" — notamment —
n'aurait pas été aussi détestable
qu'on nous le montre dans le film)... |