Arn tempelriddaren (Arn, chevalier du Temple)

Réalisateur : Peter Flinth
Année : 2007
Acteurs principaux : Joakim Nätterqvist, Sofia Helin, Milind Soman...
Éditeur : Svensk Filmindustri (import Suède)

Image : très bonne
Son : très bon
Note HD : A / B / AB / C
Suppléments : bande annonce de la suite

Date de sortie : juin 2008
la jaquette
 
Points forts : excellente impression d'ensemble pour ce qui touche à la propreté de la copie ; belles couleurs ; très bonne définition ; pas de postérisation ; c'est stable, pas de "mouvances" constatées. Points faibles : rien de notable... passé le logo "Svensk filmindustri" qui fait un peu peur, tout va bien. Pour pinailler, on dira que la végétation tire parfois sur le fluo. Pour le reste : Image apparemment proposée au format 2.35 (non mesuré). Côté audio, il y a la version originale en suédois et... c'est tout. Cela dit, on entend quelques mots en français et, à défaut d'utiliser le "latin", c'est l'anglais qui fait office de langue internationale dans les dialogues entre chrétiens et arabes. Il y a des sous-titres suédois, norvégiens, danois et finnois. Pas de français, ni d'anglais. Police de sous-titrage idéalement discrète (les gros éditeurs français et américains feraient bien d'en prendre de la graine). On regrettera l'absence de chapitrage (le disque ne propose que des chapitres "à l'aveugle" accessible via la touche "skip"). Subtitles : swedish, norwegian, danish, finnish, none. (juin 2008)

Le pour et le contre : En Suède, à la fin des années 1160, Arn Magnusson (fils de seigneur, éduqué par des moines) et Cecilia Algotsdotter (également fille de seigneur) s'aiment. Hélas, leurs familles respectives n'ont pas les mêmes opinions politiques. La famille d'Arn est du côté de la lignée d'Erik Jedvardsson (roi des Svear assassiné en 1160) et celle de Cecilia est du côté des partisans de Karl Sverkersson (élu roi par les Östgötar puis assassiné en 1167). Pour couper court à cette idylle, le garçon est expédié en Terre Sainte où il combattra dans l'ordre des Templiers, et la jeune femme est enfermée dans l'abbaye cistercienne de Gudhem. Les années passent. Arn combat glorieusement tout en sachant se faire respecter par ses ennemis, pendant que Cecilia ronge son frein derrière les murs de son couvent. Quand Knut Eriksson — fils d'Erik Jedvardsson — finit par revenir aux affaires, l'horizon des deux amants semble s'éclaircir. Seulement, la route est longue de la Terre sainte à la Suède...

C'est peu de dire que l'histoire de la Suède au 12ème siècle n'a pas souvent été montrée au cinéma. On tient donc là, une vraie curiosité. Côté atouts, on a une reconstitution soignée, il y a du monde à l'écran et l'on voit des choses jamais vues jusqu'ici (on assiste notamment à la réunion d'un allting à Axevalla). Même si les moyens ne sont pas ceux de "Kingdom of Heaven" (2005) — dans "Arn Tempelriddaren",
Joakim Nätterqvist tient pratiquement le rôle d'Orlando Bloom dans le film de Ridley Scott — l'ensemble est plus qu'honnête. S'il y avait des reproches à faire, on dirait que le film pèche d'abord par une relative sécheresse des dialogues. De fait, les personnages n'ont pas beaucoup de choses passionnantes à dire et la moyenne des phrases par individu est assez faible. Ensuite, il faut bien avouer que — dans la première heure — Sofia Helin est un peu limite dans son numéro estampillé "Petite maison dans la prairie", avec le sourire ultra-brite et la crinière blonde façon pub-pour-shampooing-Timotei. De même, comment ne pas ricaner lorsqu'on voit notre héros suédois dépeint comme l'artisan de la victoire de Montgisard, en novembre 1177, contre Saladin ? Enfin, en dehors des scènes hivernales, on conviendra que le réalisateur nous propose l'image d'une nature médiévale un peu trop "propre sur elle". Il est difficile de ne pas songer que les paysages sont un peu trop "civilisés" pour être honnêtes (sans compter que le directeur de la photographie n'y est pas allé de main morte avec les projecteurs ; l'image est très très très éclairée !). S'il n'était pas possible d'aller filmer dans la taïga (l'histoire se déroulant dans la partie méridionale du pays), le fait est que la campagne suédoise qu'on nous montre à l'écran manque quelque peu d'âpreté et de sauvagerie. Si l'on était méchant, on ajouterait qu'on a parfois l'impression que le film a été tourné dans un éco-musée ou sur un terrain de golf ! De ce point de vue, le voyage dans le temps est nettement plus convaincant dans "La Source" de Bergman (1960)... Bref, il s'agit d'un produit de "grande consommation" avec une simplicité d'image d'Epinal, mais, on le répète, le résultat n'est pas mal du tout (on est loin du calamiteux "Révolte des Chenapans" de 2006). Incidemment, on signalera la présence de Bibi Andersson dans la distribution. Elle tient un petit rôle d'Abbesse cistercienne bien antipathique, et, dans son costume de religieuse, elle est tout bonnement méconnaissable. Le comédien français Vincent Pérez fait également une apparition dans le rôle d'un moine-soldat (il prononce même trois mots en suédois).
Disque visionné un écran LCD Sony Bravia full HD de 102 cm de diagonale avec une Playstation 3. Distance de recul : 2,70 mètres.