Points
forts : excellente impression d'ensemble pour
ce qui touche à la propreté de la copie
; belles couleurs ; très bonne définition
; pas de postérisation ; c'est stable, pas de "mouvances"
constatées. Points faibles : rien
de notable... passé le logo "Svensk filmindustri"
qui fait un peu peur, tout va bien. Pour pinailler, on
dira que la végétation tire parfois sur
le fluo. Pour le reste : Image apparemment
proposée au format 2.35 (non mesuré). Côté
audio, il y a la version originale en suédois et...
c'est tout. Cela dit, on entend quelques mots en français
et, à défaut d'utiliser le "latin",
c'est l'anglais qui fait office de langue internationale
dans les dialogues entre chrétiens et arabes. Il
y a des sous-titres suédois, norvégiens,
danois et finnois. Pas de français, ni d'anglais.
Police de sous-titrage idéalement discrète
(les gros éditeurs français et américains
feraient bien d'en prendre de la graine). On regrettera
l'absence de chapitrage (le disque ne propose que des
chapitres "à l'aveugle" accessible via
la touche "skip"). Subtitles
: swedish, norwegian, danish, finnish, none. (juin 2008)
Le pour et le contre
: En Suède, à la fin des années 1160,
Arn Magnusson (fils de seigneur, éduqué
par des moines) et Cecilia Algotsdotter (également
fille de seigneur) s'aiment. Hélas, leurs familles
respectives n'ont pas les mêmes opinions politiques.
La famille d'Arn est du côté de la lignée
d'Erik Jedvardsson (roi des Svear assassiné en
1160) et celle de Cecilia est du côté des
partisans de Karl Sverkersson (élu roi par les
Östgötar puis assassiné en 1167). Pour
couper court à cette idylle, le garçon est
expédié en Terre Sainte où il combattra
dans l'ordre des Templiers, et la jeune femme est enfermée
dans l'abbaye cistercienne de Gudhem. Les années
passent. Arn combat glorieusement tout en sachant se faire
respecter par ses ennemis, pendant que Cecilia ronge son
frein derrière les murs de son couvent. Quand Knut
Eriksson — fils d'Erik Jedvardsson — finit
par revenir aux affaires, l'horizon des deux amants semble
s'éclaircir. Seulement, la route est longue de
la Terre sainte à la Suède...
C'est peu de dire que l'histoire de la Suède au
12ème siècle n'a pas souvent été
montrée au cinéma. On tient donc là,
une vraie curiosité. Côté atouts,
on a une reconstitution soignée, il y a du monde
à l'écran et l'on voit des choses jamais
vues jusqu'ici (on assiste notamment à la réunion
d'un allting à Axevalla). Même si les moyens
ne sont pas ceux de "Kingdom of Heaven" (2005)
— dans "Arn Tempelriddaren", Joakim
Nätterqvist tient pratiquement le rôle d'Orlando
Bloom dans le film de Ridley Scott
— l'ensemble est plus qu'honnête. S'il y avait
des reproches à faire, on dirait que le film pèche
d'abord par une relative sécheresse des dialogues.
De fait, les personnages n'ont pas beaucoup de choses
passionnantes à dire et la moyenne des phrases
par individu est assez faible. Ensuite, il faut bien avouer
que — dans la première heure — Sofia
Helin est un peu limite dans son numéro estampillé
"Petite maison dans la prairie", avec le sourire
ultra-brite et la crinière blonde façon
pub-pour-shampooing-Timotei. De même, comment ne
pas ricaner lorsqu'on voit notre héros suédois
dépeint comme l'artisan de la victoire de Montgisard,
en novembre 1177, contre Saladin ? Enfin, en dehors des
scènes hivernales, on conviendra que le réalisateur
nous propose l'image d'une nature médiévale
un peu trop "propre sur elle". Il est difficile
de ne pas songer que les paysages sont un peu trop "civilisés"
pour être honnêtes (sans compter que le directeur
de la photographie n'y est pas allé de main morte
avec les projecteurs ; l'image est très très
très éclairée !). S'il n'était
pas possible d'aller filmer dans la taïga (l'histoire
se déroulant dans la partie méridionale
du pays), le fait est que la campagne suédoise
qu'on nous montre à l'écran manque quelque
peu d'âpreté et de sauvagerie. Si l'on était
méchant, on ajouterait qu'on a parfois l'impression
que le film a été tourné dans un
éco-musée ou sur un terrain de golf ! De
ce point de vue, le voyage dans le temps est nettement
plus convaincant dans "La Source" de Bergman
(1960)... Bref, il s'agit d'un produit de "grande
consommation" avec une simplicité d'image
d'Epinal, mais, on le répète, le résultat
n'est pas mal du tout (on est loin du calamiteux "Révolte
des Chenapans" de 2006). Incidemment, on signalera
la présence de Bibi Andersson dans la distribution.
Elle tient un petit rôle d'Abbesse cistercienne
bien antipathique, et, dans son costume de religieuse,
elle est tout bonnement méconnaissable. Le comédien
français Vincent Pérez fait également
une apparition dans le rôle d'un moine-soldat (il
prononce même trois mots en suédois). |