Points forts : les deux copies sont très
propres ; les couleurs sont globalement satisfaisantes
(voir aussi "points faibles") ; la définition
va d'assez bonne à très bonne ; il n'y a
pas de "bruit" disgracieux dans les scènes
en basse lumière ; pas de postérisation ;
c'est stable, pas de "mouvances" constatées.
Côté "haute définition",
ne vous attendez pas à un transfert "rentre
dedans". On a certes de très beaux moments
— surtout lorsqu'il s'agit de "plans poitrine"
ou de gros plans de visages —, mais on est assez
loin du très bon résultat obtenu pour le
transfert de "La poison" (Sacha Guitry, 1951).
Pour avoir visionné les films chronomètre
en main, je suis arrivé à un total de 24'40
d'images se détachant vraiment du lot pour la première
époque et 34'33 pour la seconde. La 1ère
partie durant environ 103 minutes — hors générique
— et la seconde environ 87 minutes — toujours
hors générique —, cela nous donnerait
donc environ 24,2% et 39,6% de HD "perçue"
(chiffres communiqués à titre purement indicatif,
chacun ayant sa propre façon de percevoir la haute
définition). Rien à signaler côté
audio, c'est parfaitement audible.
Points faibles : côté "outrages
du temps" résiduels, on a — en quelques
rares endroits — de très fines lignes verticales.
En deux trois occasions, des petites ruptures de continuité
laissent également entrevoir la perte de quelques
photogrammes. On note aussi, dans les premières
minutes, quelques petits balancements du télécinéma.
Enfin, les premières secondes du film, plutôt
soft, offrent une sacrée entrée en matière,
mais, sur la durée, tout cela n'est pas très
grave... Ce qui fait vraiment grincer des dents, ce sont
les couleurs. Si l'on fait abstraction de l'esthétique
générale qui fait beaucoup penser aux chromos
que l'on trouvait jadis dans les tablettes de chocolat,
on note — ici ou là — des dérapages
assez singuliers touchant certains gris foncés,
certains noirs, et — dans un cas extrême —
la carnation des comédiens. Ainsi, comment ne pas
s'étonner de voir — à 26'21-31, 1ère
époque — les ombres sur le mur tourner au
vert-de-gris ? De même, comment ne pas écarquiller
les yeux en voyant les cheveux noirs de Gérard
Philipe ou les soutanes des prêtres prendre soudainement
des nuances de vert plus ou moins soutenues ? (exemples
dans la 1ère époque : 34'22-56 pour les
cheveux, 50'30-51 pour la soutane de Julien Sorel) Et
que dire de ces mêmes soutanes qui virent au bleu
marine (1h31'12-32), puis redeviennent noires (1h31'33),
puis se teintent légèrement de vert (1h32'24-1h33'24)
? Enfin, lorsque l'on voit le visage de Danielle Darrieux
devenir violet à 22'18-32, on se dit que la technologie
blu-ray peut nous réserver de drôles de surprises
! A ceux qui seraient tentés d'incriminer mon diffuseur,
je répondrai qu'il fonctionne très bien,
que d'autres blu-ray visionnés ces dernières
heures ne présentaient absolument pas ce genre
de singularité. Par ailleurs, j'ajouterai que tous
ces dérapages sont très localisés
— dans les 50 premières minutes de la 1ère
époque et dans les 12 dernières minutes
de la 2nde époque — et que la majeure partie
du transfert offre une colorimétrie normale. Bref,
si cette édition témoigne d'un projet éditorial
de qualité, ce n'est pas encore la perfection.
Pour le reste : image apparemment proposée
au format 1.33 (non mesuré). Il y a des sous-titres
français pour personnes sourdes ou malentendantes.
Police multicolore manquant un peu de discrétion
et texte se baladant un peu partout. Dans la rubrique
"suppléments", vous trouverez deux longues
séquences interviews très intéressantes
(une heure et demie de matériel supplémentaire,
sans sous-titres hélas). Elles sont en 1080p, ce
qui nous change beaucoup des sempiternelles images moches
en 576p. Subtitles : french for
the hearing impaired, none. (juin 2010) |