Le rouge et le noir

Réalisateur : Claude Autant-Lara
Année : 1954
Acteurs principaux : Gérard Philipe, Danielle Darrieux, Antonella Lualdi...
Éditeur : Gaumont

Image : bonne
Son : bon
Note HD :
A / B / AB / C
Suppléments : deux longues séquences interviews

Date de sortie : juin 2010
la jaquette
 
Points forts : les deux copies sont très propres ; les couleurs sont globalement satisfaisantes (voir aussi "points faibles") ; la définition va d'assez bonne à très bonne ; il n'y a pas de "bruit" disgracieux dans les scènes en basse lumière ; pas de postérisation ; c'est stable, pas de "mouvances" constatées. Côté "haute définition", ne vous attendez pas à un transfert "rentre dedans". On a certes de très beaux moments — surtout lorsqu'il s'agit de "plans poitrine" ou de gros plans de visages —, mais on est assez loin du très bon résultat obtenu pour le transfert de "La poison" (Sacha Guitry, 1951). Pour avoir visionné les films chronomètre en main, je suis arrivé à un total de 24'40 d'images se détachant vraiment du lot pour la première époque et 34'33 pour la seconde. La 1ère partie durant environ 103 minutes — hors générique — et la seconde environ 87 minutes — toujours hors générique —, cela nous donnerait donc environ 24,2% et 39,6% de HD "perçue" (chiffres communiqués à titre purement indicatif, chacun ayant sa propre façon de percevoir la haute définition). Rien à signaler côté audio, c'est parfaitement audible.

Points faibles
: côté "outrages du temps" résiduels, on a — en quelques rares endroits — de très fines lignes verticales. En deux trois occasions, des petites ruptures de continuité laissent également entrevoir la perte de quelques photogrammes. On note aussi, dans les premières minutes, quelques petits balancements du télécinéma. Enfin, les premières secondes du film, plutôt soft, offrent une sacrée entrée en matière, mais, sur la durée, tout cela n'est pas très grave... Ce qui fait vraiment grincer des dents, ce sont les couleurs. Si l'on fait abstraction de l'esthétique générale qui fait beaucoup penser aux chromos que l'on trouvait jadis dans les tablettes de chocolat, on note — ici ou là — des dérapages assez singuliers touchant certains gris foncés, certains noirs, et — dans un cas extrême — la carnation des comédiens. Ainsi, comment ne pas s'étonner de voir — à 26'21-31, 1ère époque — les ombres sur le mur tourner au vert-de-gris ? De même, comment ne pas écarquiller les yeux en voyant les cheveux noirs de Gérard Philipe ou les soutanes des prêtres prendre soudainement des nuances de vert plus ou moins soutenues ? (exemples dans la 1ère époque : 34'22-56 pour les cheveux, 50'30-51 pour la soutane de Julien Sorel) Et que dire de ces mêmes soutanes qui virent au bleu marine (1h31'12-32), puis redeviennent noires (1h31'33), puis se teintent légèrement de vert (1h32'24-1h33'24) ? Enfin, lorsque l'on voit le visage de Danielle Darrieux devenir violet à 22'18-32, on se dit que la technologie blu-ray peut nous réserver de drôles de surprises ! A ceux qui seraient tentés d'incriminer mon diffuseur, je répondrai qu'il fonctionne très bien, que d'autres blu-ray visionnés ces dernières heures ne présentaient absolument pas ce genre de singularité. Par ailleurs, j'ajouterai que tous ces dérapages sont très localisés — dans les 50 premières minutes de la 1ère époque et dans les 12 dernières minutes de la 2nde époque — et que la majeure partie du transfert offre une colorimétrie normale. Bref, si cette édition témoigne d'un projet éditorial de qualité, ce n'est pas encore la perfection.

Pour le reste : image apparemment proposée au format 1.33 (non mesuré). Il y a des sous-titres français pour personnes sourdes ou malentendantes. Police multicolore manquant un peu de discrétion et texte se baladant un peu partout. Dans la rubrique "suppléments", vous trouverez deux longues séquences interviews très intéressantes (une heure et demie de matériel supplémentaire, sans sous-titres hélas). Elles sont en 1080p, ce qui nous change beaucoup des sempiternelles images moches en 576p. Subtitles : french for the hearing impaired, none. (juin 2010)
Disque visionné un écran LCD Sony Bravia full HD de 102 cm de diagonale avec une Playstation 3. Distance de recul : 2,70 mètres.