Maria Larssons eviga ögonblick (Les instants éternels de Maria Larsson)

Réalisateur : Jan Troell
Année : 2008
Acteurs principaux : Maria Heiskanen, Mikael Persbrandt, Jesper Christensen...
Éditeur : Sandrew Metronome (édition suédoise)

Image : problématique
Son : très bon
Note HD :
A / B / AB / C
Suppléments : le réalisateur au travail, à propos de la vraie Maria Larsson

Date de sortie : juin 2009
la jaquette
 
Points forts : copie très propre ; belles couleurs (à dominante sépia d'abord, puis de plus en plus naturelles) ; définition allant de bonne à très bonne ; pas de postérisation ; c'est stable, pas de "mouvances" constatées. Quelques jolis moments de HD, notamment à partir des plans "poitrine" et des gros plans. Points faibles : une fois passées les premières images de flash-back pas très jolies (avec un vieillissement "intentionnel" ; chose pour laquelle le blu-ray n'est vraiment pas doué), on reste clairement sur sa faim côté HD. La faute en revient probablement à une relative granulosité du master qui ne va pas sans altérer la finesse du trait. Par ailleurs, sur de nombreux plans, on note un fourmillement plus ou moins prononcé dans les zones sombres ou moyennement éclairées (cela touche aussi une poignée de secondes de plein jour). Enfin, une dizaine de passages sont fortement dégradés par un "bruit vidéo" assez intense (11'14 — chronomètre en main — noyées dans les 127 minutes de film). C'est assez moche à 31'49-59 et réellement "hideux" à 34'11-42, 1h24'13-16, 1h24'39-41, 1h25'01-03, 1h25'08-10 ... 1h59'58-2h00'15. On a peine à comprendre que les techniciens responsables de l'encodage aient pu laisser éditer le disque en l'état. Si c'est cela, le progrès en vidéo, eh bien, "merde" ! Pour le reste : image apparemment proposée au format 1.85 (non mesuré). Côté audio, il n'y a que la version originale en suédois (on entend aussi quelques mots de finnois et d'anglais). Il y a des sous-titres suédois, danois, norvégiens et finnois. Pas de français, pas d'anglais. Police de sous-titrage idéalement discrète (sur ce plan, les gros éditeurs français et américains feraient bien de s'inspirer des éditeurs nordiques). Les suppléments ne sont pas sous-titrés. Subtitles : swedish, danish, norwegian, finnish, none. (mars 2010)

Le pour et le contre : Une voix de femme se souvient, nous ramène au début du siècle dernier et nous parle de ses parents... Elle nous raconte comment sa mère — Maria — avait gagné un appareil photo au cours d'une tombola. Comment son père — Sigge — avait voulu le garder pour lui sous prétexte qu'il avait payé le billet. Comment — enfin — la jeune femme lui avait répondu que s'il voulait sa part du gain, il n'avait qu'à l'épouser. Ce qu'il avait fini par faire... Après quoi, pendant les deux heures et sept minutes que dure le film, la caméra nous invite à découvrir quelques moments importants de la vie du couple. De 1907 jusqu'à l'entre-deux-guerres, on voit ce qu'était le quotidien d'une famille ouvrière de Malmö. On voit le père s'échiner à gagner l'argent du ménage en exerçant toutes sortes de boulots. On voit la mère élever une troupe d'enfants de plus en plus nombreuse, brosser des parquets et arrondir les fins de mois en se faisant couturière... L'espace d'un instant, on pense à Zola (à Gervaise notamment), mais, même si la femme doit supporter en plus l'ivrognerie, les infidélités et les coups de sang de son homme, cela ne va jamais aussi loin ; la famille parvient toujours à s'en sortir, à rester digne. Et puis, un jour, en faisant du rangement, Maria Larsson retrouve le fameux appareil photo. Elle pense d'abord à en tirer un peu d'argent, mais l'artisan photographe du coin — improbable Pygmalion — lui fait comprendre que cet objet pourrait lui apporter bien plus... A ce moment-là, on voit comment — grâce à quelques plaques photographiques — une humble fille du peuple se met à porter un regard différent sur le monde qui l'entoure, et comment, peu à peu, elle s'engage sur la voie d'une certaine émancipation...

D'une manière globale, ce nouveau film "en costumes" de Jan Troell — qui s'inspire de personnages ayant existé — déborde de bons sentiments et l'on a plus souvent l'impression de contempler des aquarelles de Carl Larsson (1853-1919) que d'assister à un spectacle néoréaliste ou à un "kitchen sink drama". Qu'à cela ne tienne : le résultat n'en est pas moins plaisant, joliment filmé, et le jeu sensible de son interprète principale lui confère une belle intensité. Incidemment, en regardant le petit documentaire consacré à la vraie Maria Larsson, on est surpris par la justesse du choix des comédiens. De fait, Maria Heiskanen et Mikael Persbrandt sont assez proches — physiquement parlant — des véritables Maria et Sigge. Enfin, signalons qu'en 2009 ce film a été récompensé — entre autres — par le "scarabée d'or" (l'équivalent suédois des Oscar ou des César) du meilleur long métrage de l'année.
Disque visionné un écran LCD Sony Bravia full HD de 102 cm de diagonale avec une Playstation 3. Distance de recul : 2,70 mètres