Points
forts : copie très propre ; belles couleurs
(à dominante sépia d'abord, puis de plus
en plus naturelles) ; définition allant de
bonne à très bonne ; pas de postérisation
; c'est stable, pas de "mouvances" constatées.
Quelques jolis moments de HD, notamment à partir
des plans "poitrine" et des gros plans. Points
faibles : une fois passées les premières
images de flash-back pas très jolies (avec un vieillissement
"intentionnel" ; chose pour laquelle le blu-ray
n'est vraiment pas doué), on reste clairement sur
sa faim côté HD. La faute en revient probablement
à une relative granulosité du master qui
ne va pas sans altérer la finesse du trait. Par
ailleurs, sur de nombreux plans, on note un fourmillement
plus ou moins prononcé dans les zones sombres ou
moyennement éclairées (cela touche aussi
une poignée de secondes de plein jour). Enfin,
une dizaine de passages sont fortement dégradés
par un "bruit vidéo" assez intense (11'14
— chronomètre en main — noyées
dans les 127 minutes de film). C'est assez moche à
31'49-59 et réellement "hideux" à
34'11-42, 1h24'13-16, 1h24'39-41, 1h25'01-03, 1h25'08-10
... 1h59'58-2h00'15. On a peine à comprendre que
les techniciens responsables de l'encodage aient pu laisser
éditer le disque en l'état. Si c'est cela,
le progrès en vidéo, eh bien, "merde"
! Pour le reste : image apparemment proposée
au format 1.85 (non mesuré). Côté
audio, il n'y a que la version originale en suédois
(on entend aussi quelques mots de finnois et d'anglais).
Il y a des sous-titres suédois, danois, norvégiens
et finnois. Pas de français, pas d'anglais. Police
de sous-titrage idéalement discrète (sur
ce plan, les gros éditeurs français et américains
feraient bien de s'inspirer des éditeurs nordiques).
Les suppléments ne sont pas sous-titrés.
Subtitles : swedish, danish, norwegian,
finnish, none. (mars 2010)
Le pour et le contre
: Une voix de femme se souvient, nous ramène au
début du siècle dernier et nous parle de
ses parents... Elle nous raconte comment sa mère
— Maria — avait gagné un appareil photo
au cours d'une tombola. Comment son père —
Sigge — avait voulu le garder pour lui sous prétexte
qu'il avait payé le billet. Comment — enfin
— la jeune femme lui avait répondu que s'il
voulait sa part du gain, il n'avait qu'à l'épouser.
Ce qu'il avait fini par faire... Après quoi, pendant
les deux heures et sept minutes que dure le film, la caméra
nous invite à découvrir quelques moments
importants de la vie du couple. De 1907 jusqu'à
l'entre-deux-guerres, on voit ce qu'était le quotidien
d'une famille ouvrière de Malmö. On voit le
père s'échiner à gagner l'argent
du ménage en exerçant toutes sortes de boulots.
On voit la mère élever une troupe d'enfants
de plus en plus nombreuse, brosser des parquets et arrondir
les fins de mois en se faisant couturière... L'espace
d'un instant, on pense à Zola (à Gervaise
notamment), mais, même si la femme doit supporter
en plus l'ivrognerie, les infidélités et
les coups de sang de son homme, cela ne va jamais aussi
loin ; la famille parvient toujours à s'en sortir,
à rester digne. Et puis, un jour, en faisant du
rangement, Maria Larsson retrouve le fameux appareil photo.
Elle pense d'abord à en tirer un peu d'argent,
mais l'artisan photographe du coin — improbable
Pygmalion — lui fait comprendre que cet objet pourrait
lui apporter bien plus... A ce moment-là, on voit
comment — grâce à quelques plaques
photographiques — une humble fille du peuple se
met à porter un regard différent sur le
monde qui l'entoure, et comment, peu à peu, elle
s'engage sur la voie d'une certaine émancipation...
D'une manière globale, ce nouveau film "en
costumes" de Jan Troell — qui s'inspire de
personnages ayant existé — déborde
de bons sentiments et l'on a plus souvent l'impression
de contempler des aquarelles de Carl Larsson (1853-1919)
que d'assister à un spectacle néoréaliste
ou à un "kitchen sink drama". Qu'à
cela ne tienne : le résultat n'en est pas moins
plaisant, joliment filmé, et le jeu sensible de
son interprète principale lui confère une
belle intensité. Incidemment, en regardant le petit
documentaire consacré à la vraie Maria Larsson,
on est surpris par la justesse du choix des comédiens.
De fait, Maria Heiskanen et Mikael Persbrandt sont assez
proches — physiquement parlant — des véritables
Maria et Sigge. Enfin, signalons qu'en 2009 ce film a
été récompensé — entre
autres — par le "scarabée d'or"
(l'équivalent suédois des Oscar ou des César)
du meilleur long métrage de l'année. |