Titre
du film |
Réalisateur |
Année |
Les
Dents de la Mer |
Spielberg |
1975 |
L'inspecteur
ne renonce jamais / The enforcer |
J.Fargo |
1976 |
La
Guerre des Étoiles |
Lucas |
1977 |
Les
Aventuriers de l'Arche Perdue |
Spielberg |
1981 |
Le
Retour du Jedi |
R.Marquand |
1983 |
Aliens |
J.Cameron |
1986 |
Indiana
Jones et la dernière Croisade |
Spielberg |
1989 |
Die
Hard, 58 minutes pour vivre |
R.Harlin |
1990 |
Alien
3 |
D.Fincher |
1992 |
Léon |
L.Besson |
1994 |
Stargate |
R.Emmerich |
1994 |
True
Lies |
J.Cameron |
1994 |
Die
Hard, Une Journée en Enfer |
J.McTiernan |
1995 |
Independance
Day |
R.Emmerich |
1996 |
Mars
attacks |
T.Burton |
1996 |
Mission
: impossible |
B.de
Palma |
1996 |
Au
Revoir à Jamais |
R.Harlin |
1996 |
Men
in black |
B.Sonnenfeld |
1997 |
Demain
ne meurt jamais |
R.Spottiswoode |
1997 |
The
Relic |
Peter
Hyams |
1997 |
Peur
Bleue |
R.Harlin |
1999 |
Deep
Impact |
M.Leder |
1998 |
Armageddon |
M.Bay |
1998 |
Blade |
S.Norrington |
1998 |
Payback |
B.Helgeland |
1999 |
Faire
son deuil des héros morts à Hollywood |
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A
une vieille dame qui lui demandait pourquoi ses romans
finissaient toujours bien, l'écrivain Daniel
Pennac répondit : « Parce que vous finirez
mal, madame ! »
Au
cinéma aussi on a souvent horreur de faire mourir
les héros. Alors qu'au théâtre ou
à l'opéra les auteurs ont généralement
moins de réticence à expédier ad
patres le ou les protagonistes centraux, il semble qu'il
soit souvent bien difficile de se servir de la caméra
pour porter le coup fatal aux personnages dont le spectateur
s'est senti proche pendant une heure et demie/deux heures.
Attention,
on ne prétend pas ici que le « happy end
» soit systématique, même à
Hollywood, mais le fait est que la mort du ou des héros
de cinéma est un sujet délicat. Elle est
souvent éludée, même au mépris
de la plus élémentaire vraisemblance,
et, lorsqu'elle survient malgré tout, les réalisateurs
(américains surtout) se sentent presque obligés
d'effectuer une pirouette finale, histoire de faire
« passer la pilule ».
On trouvera ici, un début de recensement des
films où les concepteurs (réalisateur
et/ou producteurs) ont senti qu'il était nécessaire
d'aider le spectateur à faire son deuil du ou
des héros décédé(s). |
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Tout
est — presque — bien qui finit bien
Les procédés les plus utilisés
:
1) pendant les toutes dernières minutes du film,
on voit s'afficher sur l'écran les visages des
chers disparus, tout sourire, dans les moments les plus
heureux de leurs aventures.
2) les héros sont bien morts, mais on les voit
une dernière fois sur une photographie.
3) les héros morts continuent de vivre dans un
monde parallèle. |
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Type
1
Cool Hand Luke (Luc la Main froide,
de Stuart Rosenberg, 1967). On s'y console de la mort
de Paul Newman.
Thelma & Louise (Ridley Scott,
1991). Pour faire passer la mort de Gena Davis et
Susan Sarandon. Il est intéressant de noter
que dans une première mouture du scénario
les héroïnes sortaient vivantes de leur
plongeon dans le Grand Canyon.
Courage under Fire (L'Épreuve
du Feu, d'Edward Zwick, 1996). Denzel Washington revoit
en pensée Meg Ryan s'envoler dans son hélicoptère.
Là, il n'y a qu'un flash et l'envol du personnage
décédé se double d'une «
ascension » au sens christique du terme.
Type 2
The Untouchables (Les Incorruptibles,
de Brian de Palma, 1987). Kevin Costner pose un regard
sur une photo de son équipe ; les membres décédés
revivent un moment dans nos mémoires.
Armageddon (Michael Bay, 1998). Exposition
de portraits des astronautes décédés
The Perfect Storm (En pleine Tempête, de Wolfgang
Petersen, 2000). Exposition des marins disparus au
cours d'une messe.
Type 3
The Ghost and Mrs Muir (L'Aventure
de Mme Muir, de J.L.Mankievicz, 1947). Gene Tierney
revit dans un monde parallèle, fraîche
comme au jour de ses 30 ans, et Rex Harrison l'emmène
dans des brumes qui ne sont pas sans rappeler les
nuées du royaume des cieux. Par ailleurs, pour
bien enfoncer le clou, les montants et les traverses
de la porte qui se referme sur eux forment l'image
d'une croix tout ce qu'il y a de plus chrétien.
The Return of the Jedi (Le Retour du Jedi,
de Richard Marquand, 1983). Obi-Wan Kenobi, Yoda et
Anakin Skywalker continuent de vivre dans un monde
parallèle.
Titanic (James Cameron, 1998). Là,
ce ne sont pas seulement Kate Winslet et Leonardo
DiCaprio qui « ressuscitent » mais
tous les noyés du navire.
Gladiator (Ridley Scott, 2000) Là,
on nous propose une version païenne de l'au-delà
avec un général Maximus retrouvant sa
femme et son fils dans un royaume des morts très
élyséen.
Au-delà technologique
Alien3
(de David Fincher, 1993). Ellen Ripley s'est suicidée
en se précipitant dans la gueule d'un haut-fourneau,
mais un enregistrement de sa voix est là pour
nous dire qu'elle n'a tout à fait disparu.
Son souvenir se perpétue grâce à
la technologie. Technologie qui servira d'ailleurs
à la réintroduire dans le monde des
vivants (par clônage) dans l'opus suivant Alien
Resurrection (Alien, la Résurrection,
de Jean-Pierre Jeunet, 1997).
A
suivre...
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Détournement
de procédé
Il
faut signaler quelques cas étranges où
le procédé n°1 est appliqué
non plus aux gentils mais aux crapules.
The
wild Bunch (La Horde sauvage, de Sam Peckinpah,
1969). Là, tous les bandits nous sont présentés
à la fin comme de sympathiques crapules sou-
riantes.
La promotion post mortem est sans doute un effet de
l'ultime rédemption des voyous : ils meurent
après avoir exterminé une horde de types
encore plus méchants qu'eux*.
Con Air (Les Ailes de l'Enfer, de
Simon West, 1995). Là, le procédé
du flash back tout en sourires est appliqué
à des gangsters de la pire espèce. Les
intentions sont plus douteuses car, tout bien considéré,
les promus sont de véritables ordures sans
l'once d'un repentir. Peut-être faut-il y voir
la volonté de désamorcer la violence,
de dire au spectateur : « Tout ça, c'était
pour rire » ? Voire...
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*
Des années plus tard, dans l'épisode VI
de La Guerre des Etoiles, il en ira de même pour
le méchant Dark Vador : en tuant l'empereur,
il accédera au pardon. |
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The ghost and Mrs Muir © Fox vidéo |
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Mise
à jour : 10 juin 2009
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