Montrouge,
3 juin 1915
Mon cher petit homme,
Je viens de t'envoyer par la rue du Bouloi un
petit paquet avec 2 chemises d'été et
un caleçon.
Tu me diras si il te va bien. Je n'avais pas ta taille.
Ce n'est pas facile à acheter comme cela. Si
celui
là te va, à la fin du mois je t'en enverrais
un
autre pour que tu es le change. Dis-moi si tu as
encore des flanelles, car il ne faut pas négliger
dans [d'en]
mettre quand il fait chaud. Je t'ai mis aussi dans
le petit paquet 1 boîte de paté, 1 boîte
de biscuit et
2 paquets de cigarettes. J'espère que cela
va t'arriver vite
et bien. Toute la petite famille va bien. Je
t'envoie mille bons baisers. Ta petite femme
qui t'aime de tout coeur. Gabrielle. Les enfants
t'embrasse[nt] bien fort à pincette.
Je suis contente que la petite montre
marche bien. Du reste, elle est garantie.