Montrouge,
15 décembre 1914
Mon cher petit homme,
Ce matin, j'ai reçu ta lettre que tu m'as écris
dimanche. Je suis heureuse de te savoir toujours
en bonne santé. De notre côté,
il en est de même.
En ce moment, tous les gosses ce couchent. Ils me
font crier comme à l'habitude, principalement
Edmond.
Il ne veut pas ce coucher. Un jour, c'est l'un, le
lendemain, c'est l'autre. Je voudrais bien que tu
revienne pour les corriger un peu ; ils en ont bien
besoin. Dans 10 jours, ce va être Noël,
et dire que
tu ne seras pas avec nous pour passer ces jours
de fêtes. Si on va s'ennuyer, loin l'un de l'autre.
Je te quitte en t'envoyant mille bons baisers.
Ta petite femme chérie. Gabrielle
Toute la famille t'embrasse.