Montrouge,
29 octobre 1918
Mon cher petit homme,
Je réponds à ta lettre du 26 que
j'ai eu hier soir. Je suis heureuse
de te savoir toujours en bonne
santé. Par ici, il en est de
même. J'ai eu des nouvelles des
enfants ce matin. Ils vont tous
bien. Jusque maintenant, ils n'ont
pas eu la grippe. Pourtant, ça
règne ferme aussi dans le Loiret.
Les écoles sont fermées dans tout
le Loiret. Ce matin, Anaïs est
arriver avec Georges. J'ai de
suite reconnu Georges. C'est
toujours la même figure, mais
il est grandit. Tu ne vas pas
être long à rentrer, car sur le
journal, on parler que vous seriez
mis en sursis le 15 novembre.
Je te quitte en t'envoyant
mille bons bécots. Ta petite
femme qui t'aime. Gabrielle
Bonjour d'Anaïs et de Georges.
Emilie t'embrasse bien.