Montrouge,
21 octobre 1915
Mon cher petit homme,
Tantôt je t'ai déjà écris
une
longue lettre. Je t'envoie cette
carte pour te dire que j'ai reçu
au courrier de ce soir ta lettre
du 19 octobre. Je suis heureuse de
te savoir toujours en bonne santé
et j'espère que cette fois encore
les jours de tranchées ce passeront
bien. Je t'envoie dans une autre
enveloppe le compte rendu de
la presse [à propos] de l'usine qui a
sautée rue de Tolbiac. Tu
vois, en voilà pourtant qui
n'était pas sur le front en
tranchées. Ils ont bien trouver
la mort tout de même, et
une mort horrible. Pauvres femmes,
et probablement que c'est pricipalement
des mères de famille. Je te
quitte en t'envoyant mille
bons baisers. Ta Gabrielle
Les enfants t'embrassent bien fort.
Au sujet de ton voyage, il n'y a aucun danger.