Le pour
et le contre : Rebecca Åkerström,
jeune cadre expatriée en Angleterre, s'aperçoit
que son compagnon est impliqué dans des affaires
de criminalité financière à l'échelle
européenne. Après une violente altercation
avec lui, elle décide de fuir. Elle part pour La
Haye, y rencontre le nouveau chef du service de police
d'Europol (un compatriote suédois), mais une équipe
de tueurs à gages leur tombe sur le dos. Fort heureusement,
Johan Falk — ancien superflic suédois —
passait justement dans les parages...
Il s'agit du dernier opus d'une série de trois
films relatant les aventures de Johan Falk (la série
a commencé avec "Tolérance zéro"
en 1999 et "Protection rapprochée" en
2001). Ici, les cinéphiles qui cherchent le dépaysement
en Scandinavie seront déçus. Ce thriller
à "la suédoise" nous emmène
en Angleterre, aux Pays-Bas, au Luxembourg et en Allemagne
(quelques secondes se déroulent même à
Dunkerque), mais on ne voit quasiment rien de la Suède.
Du reste, on ne voit pas grand chose, si ce n'est des
couloirs et des chambres de môtels / hôtels,
des bureaux et des intérieurs de véhicules.
En fait, on a là un film policier estampillé
"Union européenne" où les personnages
parlent à la fois anglais, français, suédois
et allemand ! Côté scénario, aucune
surprise, on nous propose une synthèse de choses
— plus ou moins vraisemblables — vues mille
fois ailleurs ; il arrive même qu'on ait un peu
d'avance sur ce qui passe à l'écran. Côté
réalisation et jeu des comédiens, on est
partagé : on hésite entre le vrai film,
le téléfilm de luxe ou le téléfilm
tout court. Sur le plan formel, il est clair qu'on s'est
efforcé de la jouer "à l'américaine",
mais le film a du mal à se départir de son
"accent européen" et les moyens semblent
un peu courts (les scènes d'émeute —
à la fin — dans une rue "unique",
ça ne va pas bien loin). Le personnage de Johan
Falk a une gueule, une certaine carrure, mais il lui manque
la violence qu'on peut trouver chez un Jason Bourne par
exemple. Côté méchants, le compagnon
de Rebecca est assez inquiétant dans un premier
temps, mais le soufflet retombe assez vite. Les comédiens
"tueurs à gages", eux, accomplissent
leur tâche de façon tantôt plan-plan,
tantôt maladroite, et le français approximatif
qui leur sert pour communiquer nuit parfois à leur
crédibilité (en leur conférant un
côté "débutants ânonnant
leur texte"). Enfin, l'utilisation massive du téléphone
portable finit par être aussi horripilante que dans
la vraie vie... L'ensemble se laisse voir sans déplaisir,
mais n'est que moyennement emballant. |