Le
pour et le contre : on
nous propose ici une mise en scène moderne, avec
utilisation massive de la vidéo et du split-screen.
Après "Rameau à la maternelle"
(dans le DVD "Les Indes galantes"), William
Christie nous propose "Rameau-qui-déchire-sa-race-dans-la-téci"
avec force danseurs de hip-hop et une philosophie générale
très "United Colors of Benetton". Une
fois de plus, on aime ou on déteste. Mais, très
franchement, malgré la générosité
et la sincérité de l'ensemble, le personnage
qui chante l'air des "beautés qu'on outrage"
au début de l'acte II ne croit pas si bien dire.
Tout est fait pour épouvanter le bourgeois, de
l'ouverture — qui est traitée comme une vulgaire
musique de générique — jusqu'aux dernières
pages de l'oeuvre où certains intervenants vont
jusqu'à se balader à poil. Heureusement,
il est toujours possible d'éteindre la télévision,
et là, c'est un régal pour les oreilles...
Dans la rubrique "suppléments", on nous
propose un film intitulé "Rameau, du baroque
qui rocke" (la fausse bonne idée étant
de croire qu'il suffit de descendre dans le métro
et de revêtir des baggies, des survêtements
et des bandanas pour
être rock !) où — suprême
alibi — on nous parle du Rameau "provocateur"
et de cette oeuvre qui, en son temps, a été
fort mal reçue. On y présente aussi quelques
personnages, en parlant tantôt en anglais, tantôt
en français, le tout illustré — comme
à l'accoutumée — par de nombreux extraits.
Enfin, on nous montre quelques jolis gros plans fugaces
de partitions originales manuscrites. Un grand regret,
il est difficile de s'affranchir de l'écran et
d'utiliser le DVD comme un simple CD car les morceaux
ne sont toujours pas numérotés dans le livret.
(novembre 2005) |