Le
pour et le contre : l'oeuvre est présentée
dans une mise en scène moderne, dans un esprit
"Rameau chez Matrix", avec la dominante verte
en moins. C'est l'exemple type de l'enregistrement qu'on
aurait aimé pouvoir acheter uniquement en CD, avec
la liberté de choisir les morceaux préférés
sans avoir à passer par l'écran de télévision,
avec la liberté, également, de faire l'impasse
sur le spectacle proposé. De fait, si les interprétations
instrumentale et vocale sont un vrai plaisir, la mise
en scène et les parties chorégraphiées
— elles — sont d'un goût plus que contestable.
Et comme les morceaux ne sont pas numérotés
dans le livret, eh bien, il est impossible de s'affranchir
de l'écran. Côté "suppléments",
on nous propose un documentaire de 57'20 qui, au fond,
ne dit pas grand-chose. On y montre beaucoup d'extraits
du spectacle, on y paraphrase l'oeuvre en s'extasiant
régulièrement sur sa qualité intrinsèque,
le chorégraphe — tout pénétré
de son propre génie — nous explique que les
mouvements de sémaphores de ses danseurs sont une
sacrée trouvaille ; on nous fait l'article, quoi
! On ne voit pas l'orchestre une seule seconde. Pour ma
part, j'aurais aimé savoir comment un tel ouvrage
se travaillait (images de répétition, commentaires
"techniques"...). Une petite présentation
de Rameau et de son oeuvre ne m'aurait pas déplu
non plus. Et, tant qu'à faire, pourquoi ne pas
nous parler des Arts Florissants ? (juin 2004) |