Le pour
et le contre : De nos jours, dans le sud de la
Suède, Niklas Andersson et Maja Hovendahl —
qui se sont perdus de vue depuis cinq ans — se rendent
séparément à une soirée de
départ organisée par une amie commune. Là,
au milieu des invités, ils ont la surprise de se
retrouver l'un en face de l'autre. Regards, échange
de banalités, malaise... on comprend bien vite
que de vieilles blessures ne vont pas tarder à
se rouvrir.
Ce deuxième long métrage de l'équipe
Martin Jern / Emil Larsson est une nouvelle variation
du thème "Qui suis-je ? où vais-je
? dans quel état j'erre ?" Ici, cela concerne
un petit groupe de prétrentenaires. Pendant 85
minutes, on les suit entre la Suède et Copenhague,
d'une soirée à l'autre, d'une saison à
l'autre, d'une année à l'autre. Ça
picole à tout va — où qu'ils soient,
ces garçons et ces filles ont toujours un verre,
une bouteille ou une canette à la main ; c'est
hallucinant —, ça sort entre copines, ça
fait du skateboard entre mecs, ça se déhanche
sur de la musique de "djeunz" vraiment-trop-cool,
ça finit parfois en cellule de dégrisement...
Côté romance, le récit est suivi à
la fois du point de vue du garçon et du point de
vue de la fille, et c'est heureux. Il faut dire que —
très honnêtement — les états
d'âme du jeune Niklas ne passionnent pas d'emblée,
et que, face à ses atermoiements presque aussi
énervants que ceux du Gaspard de "Conte d'été"
(Eric Rohmer, 1996), il s'en faut de peu que le spectateur
ne finisse par l'envoyer à tous les diables. C'est
donc grâce aux personnages féminins —
Maja et Josefin — que l'on prend notre mal en patience.
Au bout du compte, on obtient une histoire d'amour cousue
de fil blanc, faisant la part belle au mythe de la prédestination
amoureuse, mais relativement attachante. Côté
distribution, on signalera notamment la présence
de Noomi Rapace qui trouve ici son premier grand rôle
au cinéma et qui, parfois, a de sacrés airs
de ressemblance avec sa consoeur Tuva Novotny. On signalera
aussi l'élimination au montage de plusieurs personnages,
dont un tenu par Joel Kinnaman. |