Points
forts : assez bonne impression
d'ensemble pour ce qui touche à la propreté
de la copie (voir aussi "points faibles") ;
noir & blanc satisfaisant (voir aussi "points
faibles") ; bonne définition ; c'est stable,
pas de "mouvances" constatées. Points
faibles : côté "outrages du
temps", on a un générique qui marque
son âge (jusqu'à 1'45) et — tout le
long du film — une certaine quantité de points
blancs, de pétouilles, de poinçons et de
griffures de tailles diverses. Le noir & blanc est
plutôt bien (sauf sur le générique),
mais on note — ici et là — des variations
soudaines de l'intensité lumineuse. Enfin, la piste
audio est un peu sourde parfois. Pour le reste
: image proposée au format 1.476 (constaté
sur capture ; que l'on parte d'un 1.33 ou d'un 1.66, le
compte n'y est pas !). Côté audio, il n'y
a que la version originale en anglais. Il n'y a malheureusement
pas la moindre piste de sous-titres. Cette édition
est donc réservée aux cinéphiles
qui ont bien travaillé en Anglais à l'école
(l'accent faubourien des personnages n'est pas toujours
évident à suivre, mais ça ne gêne
en rien la compréhension de l'histoire). Subtitles :
none. (mars 2009)
Le pour et le contre
: Au début des années 1960, dans l'East
End londonien, la famille Flint vivote dans une petite
maison de briques. Autour du couple des parents usés
par la vie, trois jeunes adultes et un bébé
s'accommodent tant bien que mal de la promiscuité.
Parmi eux, Ricky — le fils — ne rêve
que du moment où il pourra voler de ses propres
ailes pour aller découvrir le vaste monde. Pas
de vie de famille pour lui, pas d'attaches. Jusqu'au soir
où — au cours d'une de ses virées
au cynodrome — il fait la connaissance de Catherine
Donnovan, une jeune fille au caractère bien trempé...
Le film commence en chanson : "I'm just a boy, who's
looking for, a place to go, where I'll be free / Perhaps,
someday, I'll find a girl, who's looking for a place to
go like me..." A eux seuls, ces quelques mots résument
toute l'histoire... Une histoire de petites gens rêvant
d'"ailleurs", se sentant prisonniers dans leur
courée, quand, tout autour d'eux, l'Angleterre
entre à grands coups de pelleteuses dans les sixties.
Dans ce film, où l'on passe les soirées
d'hiver au pub, au cinéma ou au cynodrome, où
l'on s'aime en cachette dans des bâtiments en ruines,
où l'on va jusqu'à se risquer à des
trafics louches dans l'espoir de gains rapides, on a souvent
le mot "free" à la bouche, on libère
des canaris et on se livre à des numéros
de briseur de chaînes dans la rue. Il y a un petit
côté Zola dans tout ça — visuellement
parlant la séquence du lavoir n'est pas très
loin de "Gervaise" (René Clément,
1956) —, mais, comme on est dans les Trente glorieuses,
on passe tout de même de l'obscurité à
la lumière (comparer les premières et les
dernières images du film)... En 1964, les critiques
n'ont pas été très tendres avec cette
réalisation (le genre "kitchen sink"
avait sans doute fini par lasser), mais, 45 ans plus tard,
son petit côté néoréaliste,
"film témoin de son temps" s'appréhende
avec un tout autre regard. |