Points
forts : l'image a belle allure, mais... (voir
"points faibles") ; noir & blanc allant
de beau à très beau (on a une belle échelle
de gris, notamment sur certaines scènes nocturnes)
; bonne définition ; c'est stable, pas de
"mouvances" constatées (ou alors "infimes").
Points faibles : les aficionados du nettoyage
au Kärcher peuvent fuir à toutes jambes. De
fait, la copie est constellée de points blancs,
de scories et de griffures diverses. Les scènes
de jour s'en sortent assez bien, mais, pour les scènes
nocturnes, c'est une autre paire de manches. Cela dit,
une fois qu'on en a pris son parti, eh bien, le spectacle
vaut vraiment le coup d'oeil... Pour être tout à
fait complet, je signalerai quelques secondes bien abîmées
à 22'38-40, la présence de 20 poinçons,
et — concernant le son — un petit vrombissement
rappelant un peu le bruit d'un projecteur. Pour
le reste : image proposée au format 1.338
(constaté sur capture). Côté audio,
il n'y a que la version originale en anglais. Il n'y a
malheureusement pas la moindre piste de sous-titres. Cette
édition est donc réservée aux cinéphiles
qui ont bien travaillé en Anglais à l'école
(ici, le niveau exigé n'est pas trop élevé...
Lorsqu'on est avec les "gouapes", les dialogues
sont un peu plus fleuris que dans "Tread softly stranger"
— accent faubourien et argot obligent —, mais,
pour peu que vous ayez une bonne pratique de la langue,
vous n'aurez pas trop de problème à comprendre
le reste). Subtitles : none. (décembre
2008)
Le pour et le contre : A Londres, à la
fin des années 1940, George Clement Morgan —
alias Clem — est un ancien pilote de la RAF qui
vit mal son retour à la vie civile. L'inaction
lui pèse tellement qu'il accepte d'intégrer
une bande de malfaiteurs dirigée d'une main de
fer par Narcy, une crapule de la pire espèce. Alors
que les affaires du gang se limitent généralement
à la contrebande d'alcool, de cigarettes, de bas
nylon, Clem découvre un jour que Narcy n'hésite
pas — à l'occasion — à se livrer
aussi au trafic de stupéfiants. Furieux, l'ancien
pilote menace alors de tout plaquer, mais, on s'en doute,
cet accès de probité est assez mal reçu.
Son nouveau patron — qui n'est pas du genre à
se laisser donner des leçons par le petit personnel
— décide aussitôt de se débarrasser
de lui. Lors d'un casse nocturne, il s'arrange pour que
Clem soit capturé par la police puis accusé
du meurtre d'un bobby. Une fois derrière les barreaux,
le malheureux complice n'a plus qu'une idée en
tête : s'évader, prouver son innocence et
se venger...
Ce film commence comme commenceront certains épisodes
de "Chapeau melon & bottes de cuir", avec
de faux croque-morts pénétrant dans une
fausse agence de pompes funèbres. Il se poursuit
à la façon d'un film noir, avec de beaux
éclairages et quelques superbes plans de ville
plongée dans la nuit. Il se termine à la
façon d'un swashbuckler, avec une course-poursuite
ascensionnelle entre le méchant et le héros.
En dehors d'une séquence improbable (la rencontre
avec la femme qui veut tuer son mari), c'est un thriller
haletant, assez dur avec les personnages féminins
(qui en prennent plein la figure) et joliment distribué.
Aux côtés de Trevor Howard et de l'abominable
Griffith Jones, on aura une pensée toute particulière
pour la charmante Sally Gray. Elle avait 30 / 31 ans,
c'était un de ses derniers films, et, dans ce Cavalcanti,
sa distinction, sa classe, ne vont pas sans rappeler Gene
Tierney. |