Le
clin d'œil et l'hommage sont assez fréquents
à Hollywood. Les films y ayant le plus souvent
recours tiennent davantage du pop-corn movie (ils entretiennent
une certaine connivence avec les spectateurs adolescents
et les jeunes adultes) que du chef-d'œuvre (pas
sûr de trouver énormément d'œillades
chez Resnais, Sautet ou Bergman), mais ne soyons pas
bégueules.
Apparitions
Dans Parle avec elle
(Hable con ella, Pedro Almodovar, 2002), on entrevoit
les deux actrices principales de "Tout sur ma mère"
(Pedro Almodovar, 1999), Marisa Paredes et Cecilia Roth,
pendant une soirée cabaret. La caméra
glisse sur elles et on les voit nous regarder ostensiblement
avec un sourire.
Dans le Bonaventure Cemetery de Minuit
dans le Jardin du Bien et du Mal (Midnight
in the Garden of Good and Evil, Clint Eastwood, 1997),
on entrevoit la pierre tombale de John Frazier (48'20)
qui n'est autre que le consultant des effets spéciaux
du film.
Dans Le Monde Perdu
(The lost World, Steven Spielberg, 1997), un magasin
de vidéo présente les affiches de films
fantaisistes dont Le Roi Lear, d'après Shakespeare,
avec Arnold Schwarzenegger, et Tsunami Sunrise, avec
Tom Hanks.
Dans Men in Black
(Barry Sonnenfeld, 1997), un écran de contrôle
présente Steven Spielberg, Georges Lucas, Sylvester
Stallone et Danny De Vito (entre autres) comme des extra-terrestres
sous surveillance (35'05).
Dans Die Hard 2
(Renny Harlin, 1990), on voit apparaître le couple
Mel Gibson / Danny Glover (cf. la tétralogie
des "Arme Fatale") sur une page de magazine
(5'24).
Dans Pinot, simple Flic
(Gérard Jugnot, 1984), Gérard Jugnot prend
Fanny Bastien en filature, et, pour ne pas être
repéré, endosse un pardessus et un bonnet
nauséabonds de clochard. La filature l'entraîne
dans une rame de métro où il s'assoit
à côté d'un voyageur très
vite incommodé. Ce voyageur n'est autre que le
réalisateur Patrice Leconte.
Dans Les ennemis
(Édouard Molinaro, 1962), Claude Chabrol apparaît
quelques secondes, sifflet à la bouche, en entraîneur
sportif (29'54-56).
Dans L'affaire d'une nuit
(Henri Verneuil, 1960), Henri Verneuil s'amuse à
jouer les clients dans la brasserie de Robert Dalban
(25'08-14). Incidemment, si l'on tend l'oreille, on
entend Robert Dalban lui dire "Bonsoir, Monsieur
Verneuil".
Dans Musique dans les
ténèbres (Musik i mörker,
Ingmar Bergman, 1948), on voit Ingmar Bergman jouer
les Alfred Hitchcock dans une scène de train.
Il joue les passagers lisant le journal tout au fond
du compartiment (1h22'05-14).
Le coin perso
Dans Complots
(Conspiracy Theory, Richard Donner, 1997), Mel Gibson
en cavale se réfugie dans une salle de cinéma
où l'on joue Lady Hawk, du même Richard
Donner (1h12'28).
Le réalisateur finlandais Lauri Harjola, plus
connu sous son pseudonyme hollywoodien Renny Harlin,
aime bien glisser dans ses films des petites références
visuelles ou sonores à son pays natal. Ainsi
dans Die Hard 2
(1990), on peut entendre Finlandia, musique de son compatriote
Sibelius (générique de fin). Dans Cliffhanger
(1993), c'est un parachute qui arbore les couleurs du
drapeau finlandais (58'47). Dans L'île
aux Pirates (Cutthroat Island, 1995),
un vrai drapeau finlandais orne la façade d'un
bâtiment de Port Royal (29'08). Dans Au
Revoir à Jamais (The long Kiss
Goodnight, 1995), c'est le nom de la capitale finlandaise
qui est écrit sur une cabine téléphonique
dans une orthographe américanisée : «
Hell Sinki » (15'14). Enfin, dans la cuisine de
Peur Bleue
(Deep blue Sea, 1999), il y a au menu des crêpes
finlandaises, des œufs bénédicte
et de la salade Helsinki (50'48).
Dans Blade Runner
(Ridley Scott, 1982), deux plans très courts
nous ramènent à Alien
(1979). A 10'17, un plan d'écran d'ordinateur
se retrouve pratiquement à l'identique dans Alien
(à 13'29). On se demande même si le plan
n'a pas été utilisé deux fois :
sur l'écran de Blade Runner un compteur affiche
16:48:53:05 ; sur celui d'Alien on peut lire 16:48:55:23
!
Dans Clair de femme
(Constantin Costa-Gavras, 1979), on voit dans l'appartement
du personnage interprété par Romy Schneider,
un portrait de l'impératrice Sissi !
Dans L'Inspecteur Harry
(Dirty Harry, Don Siegel, 1971), Clint Eastwood passe
tout près d'un cinéma où l'on joue
Play Misty for Me (10'32), son premier film
en tant que réalisateur (1971).
Les coïncidences étonnantes
Dans La bride sur le cou
(Jean Aurel, Roger Vadim, 1961), Brigitte Bardot et
Michel Subor s'offrent une collation. A un moment, la
comédienne demande : "Un coup de rouge,
petit soldat ?" (1h03'52). Or, deux ans plus tard,
ce même Michel Subor sera le héros du film
"Le petit soldat" (Jean-Luc Godard, 1963).
Simple coïncidence ?
Hommages (ou moqueries)
Dans Le Pacte des Loups
(Christophe Gans, 2001), la première attaque
de la bête (2'40 et suivantes) est une transposition
sur terre de la première attaque du requin des
Dents de la Mer de Steven Spielberg (1975).
Dans La Menace fantôme
(The Phantom Menace, George Lucas, 2000), on voit une
épave de capsule spatiale sortie tout droit de
2001 l'Odyssée de l'Espace (32'19).
Au Sénat, on voit aussi des délégués
E.T dans une loge (1h25'32).
Dans Apparences
(What lies beneath, Robert Zemeckis, 2000), on voit
une petite peluche de E.T sur une commode (à
partir de 9'41).
Toy Story 2
(John Lasseter, 1999), regorge d'hommages lui aussi
: Indiana Jones, Star Wars, Jurassic Parc... On citera
celui fait à 2001 l'Odyssée de l'Espace
: Buzz l'Éclair saute sur des rondelles électro-magnétiques
jouant les premières notes d'Ainsi parlait
Zarathoustra de Richard Strauss (3'27 et suivantes).
Hommage à Tintin dans Dieu
seul me voit (Bruno Podalydès,
1998). Dans le dernier quart du film, le héros
se fait un restaurant avec une demoiselle, or, il se
trouve que ce restaurant a pour nom le « Klow
», comme celui où déjeune Tintin
dans le Sceptre d'Ottokar (planche n°3, case n°4).
Mieux, le garçon de l'établissement est
une réplique quasi parfaite de celui dessiné
par Hergé. Enfin, lorsque le héros s'en
va vomir aux toilettes, on reconnaît la case n°10
de la planche n°4 (dans le film, elle est inversée,
et, pour pousser la ressemblance jusqu'au bout, le mot
« toilettes » est écrit à
l'envers, comme dans un miroir).
Dans X-Files : le film
(Rob Bowman, 1998), l'agent Mulder soulage sa vessie
sur un mur orné d'une affiche du film "Independence
Day" (27'26).
Dans Alien Resurrection
(Jean-Pierre Jeunet, 1997), l'acteur Ron Perlman se
livre à un numéro simiesque rappelant
sa prestation dans "La Guerre du Feu", de
Jean-Jacques Annaud (13'43).
Independence Day (Roland Emmerich, 1996)
regorge d'hommages. On citera ceux faits à "The
Day the Earth stood still" (Le Jour où la
Terre s'arrêta, Robert Wise, 1951) et à
"2001 : l'Odyssée de l'Espace" (le
Mac de Jeff Goldblum s'allume sur l'œil rouge de
HAL) ; le premier à 9'54, le second à
1h47'05.
Dans Au Revoir à
Jamais (Renny Harlin, 1995), on note
une allusion à Driving Miss Daisy, de
Bruce Beresford (1989), à 1h09'32. Plus loin,
en fin de film, un plan de Geena Davis au volant d'un
cabriolet n'est pas sans rappeler sa propre performance
dans Thelma & Louise de Ridley Scott (1991).
Dans Les Incorruptibles
(Brian de Palma, 1987), il y a une référence
directe à la scène de la poussette du
Cuirassé Potemkine de Eisenstein (1925).
La scène est amusante à voir une fois
puis elle devient franchement insupportable de longueur.
Une des minutes les plus longues du cinéma ?
(1h29'06 à 1h30'19).
Dans Domicile conjugal
(François Truffaut, 1970), on voit Mr Hulot,
le personnage de Jacques Tati, sur un quai de métro.
Chapeau, pardessus, pipe, on le voit hésiter
un moment à choisir la voiture dans laquelle
il va monter.
Similitudes
Dans Le Pacte des Loups
(Christophe Gans, 2001), le face à face de Marianne
de Morangias avec la bête (1h22'50 et suivantes)
fait penser au face à face d'Ellen Ripley et
de l'alien dans "Alien3" de David Fincher
(1992).
Dans X-Files : le film
(Rob Bowman, 1998), trois garçons à bicyclettes
sont peut-être un clin d'œil à ET
de Steven Spielberg (53'35).
Dans Fantômas se
déchaîne (André
Hunebelle, 1965), on trouve peut-être un clin
d'oeil à "La Belle et la Bête"
de Jean Cocteau. A 50'34, Jean Marais lance une corde
sur une applique en forme de bras tenant un chandelier.
Clins
d'oeil faits directement aux spectateurs
Dans
les génériques de fin de certains films
de Jean-Marie Poiré, on peut lire des messages
directement adressés aux spectateurs. Ainsi à
la fin d'Opération
Corned Beef (1991), on peut lire : Et
pour tous ceux qui lisent les génériques
de fin jusqu'au bout, un petit bisou ! Dans Les
Visiteurs (1993), on peut lire : Salut
aux afficionados des génériques de fin
! (1h42'01) après quoi, un homme en cotte
de mailles apparaît et nous salue d'un geste de
la main (1h42'03). A la fin des Couloirs
du Temps (1997), on lit : Ce générique
ne fait pas novation aux obligations publicitaires.
Ne pas avaler. Usage externe uniquement (1h52'09).
Il n'y a rien, en revanche, à la fin de : Papy
fait de la Résistance (1983), Mes Meilleurs
Copains (1988) ou Les Anges gardiens (1996).
à suivre... |