Les pratiques religieuses des Indiens Aztèques
Tous les jours [...] ils brûlent dans [les] temples de l'encens et offrent leurs personnes mêmes en sacrifice ; les uns se coupant la langue, d'autres les oreilles, et quelques-uns se tailladant le corps à coups de couteaux ; le sang qui s'en échappe, ils l'offrent à [leurs] idoles, le répandant partout dans le temple, le jetant parfois vers le ciel et faisant mille cérémonies ; de sorte qu'ils ne font rien sans faire un sacrifice. Ils ont une autre coutume horrible, abominable, bien digne de châtiment et que nous n'avons observée nulle part ; c'est que chaque fois qu'ils ont quelque chose à demander à leurs idoles [...] ils prennent des jeunes garçons et des jeunes filles, des hommes et des femmes aussi, dont ils ouvrent la poitrine, dont ils arrachent le cœur et les entrailles qu'ils brûlent devant leurs faux dieux, leur en offrant la fumée en sacrifice. Quelques-uns de nous ont été témoins de ces sacrifices, et ceux qui les ont vus disent que c'est la chose la plus terrible et la plus épouvantable qui se puisse imaginer.
(Hernán Cortés, 1ère lettre, juillet 1519 - traduction de Désiré Charnay) 
 
La grosseur et la grandeur des idoles qu'adorent ces indiens dépassent de beaucoup les dimensions du corps d'un homme de grande taille. Elles sont faites d'une pâte de tous les grains et légumes qu'ils consomment ; une fois moulus, ils les mêlent et les pétrissent avec le sang des cœurs humains qu'ils ont arrachés de poitrines vivantes ; c'est avec le sang qui coule de ces poitrines ouvertes qu'ils mettent cette espèce de farine en pâte et qu'ils en font une quantité suffisante pour en fabriquer ces grandes statues. Une fois modelées, ils leur offraient les cœurs de nouveaux sacrifiés et leur enduisaient la figure avec du sang.
(Hernán Cortés, 2ème lettre, octobre 1520 - traduction de Désiré Charnay)